Affaire des militaires ivoiriens détenus au Mali : 20 ans de réclusion criminelle pour les 46 hommes et la peine de mort pour les trois femmes

Les 49 militaires ivoiriens interpellés et détenus au Mali depuis le 10 juillet dernier ont été fixés sur leur sort ce vendredi 30 décembre. Leur procès qui avait débuté  hier jeudi à la Cour d’appel de Bamako s’est poursuivi ce vendredi.

Dans l’Arrêt de renvoi devant la Cour d’assises en date du 27 décembre 2022, ces 49 militaires, qui sont tous de nationalité ivoirienne, sont inculpés d’association de malfaiteurs, attentat et complot contre le gouvernement, atteinte à la sureté extérieure de l’Etat, détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre ou de défense intentionnellement en relation avec une entreprise  individuelle et collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur et de complicité.

Cette affaire dite ministère public contre Kouassi Sanni Adam a connu son épilogue ce vendredi après deux jours de procès à huis clos. La Cour d’assises a rendu deux  Arrêts. Dans le premier Arrêt (Arrêt N°201), la Cour a condamné les 46 militaires ivoiriens (les accusés comparants) à 20 ans de réclusion criminelle et à deux millions d’amende chacun. Par le second Arrêt (Arrêt N°202), elle a condamné  les trois accusées non-comparantes  par contumace à la peine de mort  et à 10 millions d’amende chacune.  La Cour a, en outre, ordonné  la confiscation des armes ayant servi à la commission des infractions retenues à la charge des accusés. C’est ce qui ressort du communiqué rendu public par le procureur général par intérim près la Cour d’appel de Bamako, Ladji Sara. 

Pour rappel, au début de cette affaire, les autorités ivoiriennes avaient commencé par exiger la libération sans délai de ces militaires dont elles jugeaient la détention illégale. Ensuite, elles ont porté l’affaire devant la Cedeao et les Nations unies. Mais rien n’y fait. Le gouvernement malien est resté campé sur sa position. Finalement, le président Alassane Ouattara s’est inscrit sur la voie de la diplomatie suite à la médiation du président togolais Faure Gnassingbé. Cette médiation a conduit à l’envoi d’une mission de haut niveau conduite par le ministre d’Etat, ministre de la Défense de Côte d’Ivoire, Téné Birahima Ouattara le jeudi 22 décembre 2022. Au cours de cette visite à Bamako, le chef de la délégation ivoirienne, après avoir rencontré le président Assimi Goïta,  avait qualifié cette affaire de malentendu entre les deux pays. Cette mission s’était soldée par la signature d’un protocole d’accord tripartite entre le Mali, la Côte d’Ivoire et le Togo qui est le médiateur dans cette affaire.

Après ces condamnations, tous les regards sont désormais tournés vers le chef de l’Etat, le Colonel Assimi Goïta  qui a la latitude de gracier ou pas ces militaires ivoiriens détenus au Mali depuis plus de 5 mois et dont l’affaire a détérioré les relations entre le Mali et la Côte d’Ivoire.

La Nouvelle Voie du Mali