Visite du président togolais à Bamako : Vers un dénouement dans l’affaire des 49 militaires ivoiriens ?

Le président togolais Faure Gnassingbé est arrivé ce mercredi à Bamako pour une visite d’amitié de 24 heures. A sa descente d’avion à l’aéroport international président Modibo Keïta-Sénou, il a été accueilli par le chef de l’Etat, le Colonel Assimi Goïta.

Le président togolais est le médiateur dans l’affaire des 49 militaires ivoiriens interpellés et détenus à Bamako depuis le 10 juillet 2022 dont trois ont été libérés par la suite pour raison humanitaire. Sa visite intervient 5 jours  après le jugement et la condamnation de ces militaires par la justice malienne au cours d’un procès à huis clos pendant deux jours. Ce procès s’est déroulé le jeudi 29 et le vendredi 30 décembre 2022 à la Cour d’appel de Bamako.

Dans l’Arrêt de renvoi devant la Cour d’assises en date du 27 décembre 2022, ces 49 militaires, qui sont tous de nationalité ivoirienne, sont inculpés d’association de malfaiteurs, attentat et complot contre le gouvernement, atteinte à la sureté extérieure de l’Etat, détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre ou de défense intentionnellement en relation avec une entreprise  individuelle et collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur et de complicité.

Cette affaire dite ministère public contre Kouassi Sanni Adam  et 48 autres a donc connu son épilogue le vendredi après deux jours de procès à huis clos. La Cour d’assises a rendu deux  Arrêts. Dans le premier Arrêt, la Cour a condamné les 46 militaires ivoiriens comparants à 20 ans de réclusion criminelle et à deux millions d’amende chacun. Par le second Arrêt, elle a condamné  les trois accusées non-comparantes  par contumace à la peine de mort  et à 10 millions d’amende chacune.  La Cour a aussi ordonné  la confiscation des armes ayant servi à la commission des infractions retenues à la charge des accusés. C’est ce qui ressort du communiqué rendu public par le Procureur général par intérim près la Cour d’appel de Bamako, Ladji Sara, à l’issue du procès. 

Cinq jours  après ce jugement, le médiateur togolais Faure Gnassingbé a décidé de se rendre à Bamako. Après l’accueil à l’aéroport, les deux chefs d’Etat se sont rendus au Palais de Koulouba où ils ont eu un tête-à-tête. Ensuite, il y a eu une séance de travail élargie à l’ensemble de la délégation qui accompagne le président togolais. L’affaire des militaires ivoiriens qui oppose le Mali et la Côte d’Ivoire depuis près de 6 mois est le principal sujet des discussions selon une source diplomatique, qui n’exclut pas une issue favorable après cette visite du médiateur togolais. Pour rappel, à l’issue du dernier sommet de la Cedeao tenu à Abuja le 4 décembre 2022, le président de sa commission Omar Alieu Touray avait, au cours d’une conférence de presse, annoncé que les chefs d’Etat de l’organisation ont brandi des sanctions contre le Mali si les 46 militaires ivoiriens détenus au Mali ne sont pas libérés avant le 1er janvier 2023. Paradoxalement, dans son communiqué final publié quelques heures après ce sommet, la Cedeao n’a nullement évoqué des sanctions contre le Mali. Les chefs d’Etat ouest-africains avaient juste appelé les autorités maliennes à répondre positivement aux différents appels à la libération des 46 soldats ivoiriens.

La Nouvelle Voie du Mali