Retrait des pays de l’AES : le Conseil des ministres de la Cedeao planche sur le plan d’urgence et les modalités

Une session extraordinaire du conseil des ministres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) sur le plan d’urgence et les modalités du retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de l’organisation sous-régionale a eu lieu du 22 au 23 avril à Accra au Ghana.

Cette réunion, mandatée par l’autorité des Chefs d’État et de gouvernement avait pour but d’analyser les plans d’urgence et les mécanismes de séparation, y compris l’impact sur les programmes régionaux, la relocalisation des institutions et la continuité de la libre circulation des personnes et des biens.

Tout en saluant les délégués, Samuel Okudzeto Ablakwa, ministre des Affaires étrangères du Ghana, a réitéré le dévouement de son pays à l’intégration politique et économique de l’Afrique de l’Ouest. Il a précisé que la réunion avait pour seul but de débattre des plans d’urgence suite au retrait formel du Burkina Faso, du Mali et du Niger.

« Bien que les relations puissent être officiellement rompues sur le papier, la réalité sur le terrain révèle une autre vérité », a-t-il déclaré, soulignant les liens culturels et économiques profonds qui unissent les peuples de l’Afrique de l’Ouest. Le ministre Ablakwa a appelé à la sagesse, au tact et à l’unité dans la gestion de cette période sensible, réaffirmant l’engagement du Ghana à travailler en étroite collaboration avec tous les États membres et la Commission de la Cedeao pour sauvegarder la cohésion régionale et le bien-être des citoyens.

Pour sa part, Dr Omar Alieu Touray, président de la Commission de la Cedeao a réaffirmé l’engagement de la Communauté à protéger ses valeurs fondamentales face au retrait formel du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Il dira que, bien que ces pays aient bénéficié de longues années d’intégration à travers le protocole de libre circulation, le programme de libéralisation du commerce de la Cedeao et les programmes régionaux de développement multisectoriel, leur sortie appelle à une réponse coordonnée.

« Cette réunion devrait examiner et jeter les bases de nos futures relations avec les pays de l’AES », a déclaré le président Touray. Avant d’exposer le plan d’urgence élaboré par les institutions de la Cedeao, structuré autour de cinq domaines prioritaires notamment les ajustements juridiques et institutionnels, l’accès aux marchés et l’intégration économique, la coopération en matière de paix et de sécurité, les programmes de développement sectoriel.  

De son coté, Yusuf Maitama Tuggar, ministre des Affaires étrangères du Nigéria et président du conseil des ministres de la Cedeao a ouvert la session extraordinaire avec un appel à l’unité et à la résilience alors que l’organisation fait face à un défi sans précédent avec le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger du bloc régional.

Reconnaissant la souveraineté des États qui se retirent, le ministre Tuggar a demandé aux États membres de rester concentrés sur la vision à long terme de l’intégration et de la coopération régionales.

S. Traoré