Plan de réponse humanitaire 2025 : Apporter une assistance à 4,7 millions de personnes au Mali  

La ministre de la Santé et du Développement social, le médecin-colonel Assa Badiallo Touré a procédé le mardi dernier au CICB, au lancement du Plan de réponse humanitaire du Mali pour l’année 2025. Ce Plan vise à apporter une assistance humanitaire à 4,7 millions de personnes, dont les conditions nécessitent un soutien dans des secteurs essentiels comme la protection, l’éducation, la sécurité alimentaire, la santé, la nutrition, l’habitat, les articles ménagers essentiels, ainsi que l’eau, l’hygiène et l’assainissement. Le montant global de ce Plan est estimé à 771,2 millions de dollars US (près de 462 milliards de FCFA).

Dans son discours de lancement, la ministre Assa Badiallo Touré a d’abord exprimé sa reconnaissance envers les plus hautes autorités du pays pour les efforts constants déployés pour améliorer les conditions de vie de la population en général, des personnes déplacées internes et des réfugiés maliens à l’étranger en particulier. Elle a salué le travail des humanitaires qui ont contribué à sauver des vies et alléger les souffrances de plus de 1,8 million de personnes en 2024. Malgré ces efforts, Assa Badiallo Touré dira qu’environ 6,4 millions de personnes ont encore besoin d’une aide humanitaire et des mesures de protection. Face à cette situation, elle a indiqué que cette année, le gouvernement prévoit de renforcer les outils de lutte contre les inondations ainsi que les mécanismes de prise en charge des couches vulnérables et les personnes victimes des déplacements forcés à travers la multiplication des Centres d’accueil performants, dont un à Bamako.

Pour sa part, la cheffe du Bureau des Nations unies pour la coordination des Affaires humanitaires (OCHA) au Mali, Mme Amy Martin, a rappelé que l’année 2024 a été particulièrement difficile pour beaucoup de Maliens. Elle a réaffirmé l’engagement de l’OCHA à soutenir le pays et la communauté humanitaire dans la mise en œuvre de ce Plan tout en insistant sur l’importance de la mobilisation des ressources et du plaidoyer pour sa réalisation. Avant de préciser que ce Plan repose sur une analyse approfondie de la situation humanitaire, à la suite des consultations avec les communautés affectées et d’une coordination étroite avec tous les acteurs humanitaires.

Plan inclusif

Ledit Plan a été conçu de manière inclusive avec la participation des représentants des communautés, de la société civile, des services techniques de l’État, des acteurs humanitaires et des partenaires au développement.

Avant le lancement de ce Plan, les partenaires techniques et financiers avaient été reçus en audience par le Premier ministre, le Général de division, Abdoulaye Maïga le vendredi 17 janvier dernier en présence de la ministre Assa Badiallo Touré. Ils étaient venus présenter ce Plan au chef du gouvernement portant sur les besoins humanitaires et les réponses.

Dans un premier temps, il vise à sauver et préserver la vie et la dignité des populations ayant des besoins critiques dans les zones touchées par des chocs, à travers une assistance multisectorielle d’urgence adéquate répondant à leurs besoins vitaux, avec une attention particulière accordée aux personnes âgées, handicapées, aux enfants, aux femmes et aux survivants de violences basées sur le genre. Dans un second temps, il s’agit de garantir un accès minimum et équitable aux services sociaux de base pour les personnes vulnérables, à travers une assistance multisectorielle adaptée à leurs besoins, afin de renforcer leurs capacités à prévenir, à faire face et se relever des chocs.

En 2025, 6,4 millions de Maliens présentent des besoins humanitaires multisectoriels selon des chiffres de l’OCHA. A travers ce Plan de réponse, le gouvernement du Mali et la communauté humanitaire appellent à une mobilisation de 771,3 millions de dollars US pour porter une assistance d’urgence aux 4,7 millions de personnes ciblées, identifiées comme étant les plus vulnérables.

La situation sécuritaire dans certaines parties du Mali affecte la résilience des populations et les expose à des chocs humanitaires. Malgré les efforts considérables déployés par le gouvernement, celles-ci continuent de subir de nombreuses exactions les forçant à se déplacer, notamment dans le Nord et le Centre du pays. En fin d’année 2024, le nombre de déplacés internes a atteint plus de 378.000 personnes. Par ailleurs, le nombre de réfugiés et demandeurs d’asile originaires de la sous-région, exilés sur le territoire malien, a augmenté de 115% par rapport à l’année précédente pour atteindre plus de 191.000 personnes, d’après l’OCHA. Aux enjeux sécuritaires, se sont ajoutés les effets dévastateurs du changement climatique au Mali. En 2024, pas moins de 450.000 personnes, principalement des femmes et des enfants, ont été affectées par des inondations de grande ampleur, poussant le gouvernement à déclarer l’état de catastrophe nationale. Des milliers de personnes ont été contraintes de se déplacer et ont perdu leurs maisons et biens de subsistance, souligne l’OCHA.

F. Sissoko