
Dans un communiqué, la société Orange-Mali a informé ses clients que conformément aux textes en vigueur, une contribution est désormais appliquée sur les recharges, les factures ainsi que les retraits d’argent.
D’après le communiqué, un prélèvement spécifique de 10% est appliqué sur toutes les recharges de crédit auprès des distributeurs, les recharges par carte à gratter ainsi que les achats de crédit, de forfaits (Sewa, internet mobile, ne taa) et abonnement (fibre, so’box mobile/fixe) via Orange money.
Aussi, un prélèvement spécifique de 1% est appliqué sur toutes les opérations de retrait Orange money. Ces prélèvements sont reversés au profit du Fonds de soutien aux projets d’infrastructures de base et de développement social, explique le communiqué d’Orange-Mali envoyé à ses clients. Comme Orange-Mali, la société Moov Africa Malitel a aussi envoyé à ses clients un message similaire précisant que les prélèvements sont désormais appliqués sur les retraits, les recharges et les paiements de factures conformément aux instructions des autorités pour soutenir les efforts de développement du Mali.
Ces mesures sont entrées en vigueur le mercredi 5 mars dernier et n’ont pas tardé à susciter des réactions au sein de l’opinion où certains expriment leur opposition à ces prélèvements.
« Je m’oppose formellement à cette mesure qui va consister à faire souffrir davantage les populations qui connaissent déjà beaucoup de difficultés », fulmine cet ingénieur en génie civil. Selon lui, le moment est très mal choisi et il ne s’agit que d’une mesure pour en rajouter à la souffrance des populations.
« Hier, je suis allée recharger mon compte Orange money pour acheter du forfait afin de discuter avec mes enfants qui se trouvent à l’extérieur et on m’a prélevé 100 FCFA », explique cette dame qui a exprimé son opposition à cette taxe. « Je ne suis pas d’accord avec ce prélèvement ni aujourd’hui ni demain et je ne pardonnerai jamais qu’on me prélève quelque chose sur mes recharges et retraits d’argent », a-t-elle dit. Cette commerçante est agacée par la mesure. « Je suis commerçante de prêt-à-porter et la plupart de mes transactions se font par Orange money avec mes fournisseurs et mes clients. Cette mesure va vraiment consister un handicap pour mes affaires », souligne-t-elle. Avant d’inviter les autorités à cesser de créer des problèmes où il n’y en a pas et où il n’en faut pas.
« La situation économique du pays est aujourd’hui catastrophique. Beaucoup de personnes sont au chômage ou presque à cause de la crise énergétique. Il fallait régler tout cela avant de venir imposer de tels prélèvements aux populations », explique ce menuisier métallique qui dira qu’il n’est pas contre le principe de prélèvement pour contribuer au développement de son pays. Mais c’est le moment qui est très mal choisi.
Pour cet enseignant qui désapprouve également la mesure, les autorités n’ont pas choisi le meilleur moment pour imposer ces prélèvements aux populations qui souffrent beaucoup déjà. Selon lui, il fallait attendre un autre moment ou laisser le libre choix aux populations de payer ou pas.
A. Sanogo