En marge de la 77ème session de l’Assemblée générale des Nations unies, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a tenu une session extraordinaire pour examiner la situation politique en Guinée et l’affaire des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali.
L’annonce de la tenue d’un tel sommet avait déjà suscité des réactions officielles dans les pays dont les dossiers devraient être examinés. Au niveau du Mali où il était question de statuer sur le dossier des 46 militaires ivoiriens arrêtés et détenus à Bamako, le gouvernement avait déjà réagi à la décision du président Alassane Ouattara de saisir la Cedeao de cette affaire à l’issue de Conseil national de securité de son pays.
« Animé d’une volonté d’adversité, le gouvernement ivoirien accuse le Mali d’avoir pris en otage les militaires ivoiriens en faisant fi des conditions obscures et des manquements ayant entrainé leur inculpation par la justice malienne », avait indiqué le porte-parole du gouvernement de Transition du Mali. Selon le Colonel Abdoulaye Maïga, c’est exclusivement en sa qualité de président du Conseil supérieur de la Magistrature que le Colonel Assimi Goïta a indiqué à la partie ivoirienne la nécessité de considérer la situation de certains Maliens objet de mandats d’arrêt internationaux. Et c’est cette attitude responsable du président Goïta qui a été malheureusement perçue par les autorités ivoiriennes comme une prise d’otages, regrette le gouvernement. A la décision des autorités ivoiriennes d’avoir transformé ce dossier judiciaire en une crise diplomatique et par conséquent de saisir la Cedeao, le gouvernement du Mali a souligné qu’il n’est nullement concerné par cette procédure devant l’instance communautaire. Avant d’indiquer à la Cedeao que l’affaire des 49 mercenaires ivoiriens est purement judiciaire et bilatérale. Et de mettre en garde contre toute instrumentalisation de la Cedeao par les autorités ivoiriennes pour se soustraire de leur responsabilité vis-à-vis du Mali. Enfin, le gouvernement du Mali avait prévenu qu’il ne cèdera à aucun chantage ou intimidation.
Du côté de la Guinée, le ministre-secrétaire général de la Présidence le Colonel Amara Camara répondant aux déclarations du président en exercice de la Cedeao, le bissau-guinéen Umaru Sissoco Embalo, a souligné que le bon sens et le respect de notre sous-région voudraient que l’on s’abstienne d’organiser des sommets de la Cedeao en dehors des terres d’Afrique de l’Ouest. Pour le numéro 2 de la junte guinéenne, la jeunesse consciente africaine pleure dans son âme que son sort et sa situation soient décidés d’avance par quelqu’un et à des milliers de kilomètres.
La Nouvelle Voie du Mali