De Tenkélé à Dugu Lakika : Le Pasteur Michel Samaké continue à drainer les foules 

Tenkélé est le nom d’un petit village de la commune rurale de Ouéléssébougou devenu très célèbre au fil des ans au Mali comme à l’extérieur du pays. Et pour cause, pendant plusieurs années et tous les dimanches, des milliers de personnes venant de Bamako, de l’intérieur comme de l’extérieur du pays, s’y rendaient pour aller recevoir les prières et bénédictions du Pasteur Michel Samaké. La présence de son église avait redonné vie à ce village et ouvert des opportunités d’affaires pour les populations. Mais, il y a quelques années, le Pasteur Michel Samaké a transféré son église près de Mana à l’entrée de Ouéléssébougou. Le transfert de l’église a transformé ce site en un véritable village appelé Dugu Lakika avec des maisons qui sortent de terre en dur ainsi que des infrastructures connexes.

Créée en juin 2004, l’église de Tenkelé rassemblait chaque dimanche, plusieurs milliers de personnes venant de la capitale Bamako, de l’intérieur comme de l’extérieur du pays notamment.

Tous y convergeaient pour un seul objectif : d’abord, écouter les prêches du Pasteur Michel Samaké et recevoir ses bénédictions. A travers ses prêches, il enseigne la parole de Dieu (la bible), accompagné de conseils pour la vie courante.

« Il nous faut abandonner les considérations religieuses et suivre vraiment Dieu car toutes les religions cherchent le même Dieu », a toujours prêché le Pasteur Michel Samaké. « Dieu n’est ni chrétien ni musulman, mais le Dieu à nous tous que ces deux religions cherchent et adorent », a-t-il toujours expliqué. C’est pourquoi, musulmans et chrétiens convergeaient ensemble vers cette église tous les dimanches.

« Depuis 2007, je me rends dans cette église et j’avoue que cela a eu un impact positif dans ma vie spirituelle car, j’ai compris beaucoup de choses dans la religion », explique cette bamakoise qui se rend tous les dimanches chez le Pasteur Michel Samaké. 

Et un autre d’ajouter :« dans cette église, chrétiens ou non chrétiens suivent ensemble le culte tous les dimanches et reçoivent les mêmes bénédictions ».

Une autre raison pour laquelle les gens convergeaient vers ce village tous les dimanches, c’est à cause des miracles, des guérisons et bénédictions opérés par le Pasteur Michel Samaké.

En effet, tous les dimanches, avant l’entame du culte, ils sont nombreux ceux qui viennent témoigner des réalisations que les bénédictions et prières du Pasteur ont opérées dans leurs vies.

Des aveugles qui recouvrent la vue, des paralytiques qui sont guéris, des maladies jugées incurables qui sont guéries, les démons qui sont chassés, les personnes victimes d’envoutement, de mauvais sort qui sont libérés de leurs charges…de même que les fumeurs, consommateurs de drogue, de tabac, d’alcool… qui sont libérés par les prières du Pasteur. 

Les populations de Tenkélé regrettent le départ du Pasteur

La création de cette église à Tenkélé avait boosté l’économie locale où les jeunes étaient obligés de se rendre soit à Sikasso, à Bamako où dans les zones d’orpaillage pour aller travailler avant l’hivernage.  Mais, avec cette église qui accueillait tous les dimanches des milliers de personnes, les populations se frottaient les mains. Un véritable marché avait vu le jour autour de l’église. Et les affaires marchaient.

Les femmes du village, vendeuses de fruits et légumes se frottaient les mains. Car nombreuses sont les femmes venues d’ailleurs qui, après le culte, se rendaient au marché pour acheter leurs condiments sur place à moindre coût.

En plus d’eux, les vendeuses de repas, de boisson et d’eau aussi tiraient leur épingle du jeu.

Et ce village où il n’y avait presque pas d’activités pour les jeunes et des sources de revenu pour les femmes avait complétement changé de ‘’visage’’. Un dimanche, les populations en avaient même fait le témoignage. En plus des femmes de Tenkelé, même celles des villages que la route traverse se frottaient les mains, notamment, les vendeuses de fruits et légumes, de charbon, de bois, toutes y trouvaient leurs comptes.

Les transporteurs également tiraient leur épingle du jeu notamment les chauffeurs de Sotrama et de cars. Nombreux sont ceux qui avaient mis leurs véhicules de transport sur cette destination. Car le transport Bamako-Tenkelé faisait 1250 FCFA par personne soit 2500 F pour l’aller-retour.

« Ce que moi je gagnais sur la route de Tenkelé le dimanche, je ne le gagne pas un autre jour dans la semaine à Bamako », explique ce chauffeur de Sotrama. Qui poursuit :« non seulement, je gagne de l’argent, mais aussi, je reçois les bénédictions du Pasteur. Et cela a résolu beaucoup de mes problèmes. D’apprenti-chauffeur, je suis aujourd’hui chauffeur grâce à ses bénédictions et j’avais promis que si je parvenais à avoir ma propre voiture, je la mettrai sur cette route pour transporter les gens qui se rendent à Tenkelé et c’est maintenant chose faite ».

Cet autre chauffeur dira qu’en travaillant pour un particulier, il avait promis que s’il parvient à avoir son propre véhicule de transport, il le mettrait sur la route de Tenkelé. Et c’est chose faite car il est aujourd’hui propriétaire d’un bus. Et ce véhicule lui permet de gagner bien sa vie.

D’après nos sources, c’est suite à un différend foncier que le Pasteur Michel Samaké a transféré son église vers Mana. Il y a construit un édifice religieux imposant qui peut accueillir plusieurs milliers de personnes. Après le transfert de l’église sur le nouveau site qu’il a baptisé Dugu Lakika près de Ouéléssébougou, nombreux sont ses fidèles qui ont acheté des terres et construit des maisons en dur. Aussi, un marché y a été érigé où les affaires marchent pour les commerçantes dont la plupart quittent les villages environnants pour venir écouler leurs articles les dimanches dans ce nouveau village. Comme à Tenkélé, le Pasteur Michel Samaké continue à drainer les foules. C’était le cas le dimanche 29 décembre 2024 mais aussi le dimanche 5 janvier dernier. Ces deux dimanches qui sont le dernier de l’année 2024 et le premier de 2025, l’édifice religieux a presque refusé du monde.   

D.D