Coopération Mali-Algérie : Un nouvel ambassadeur pour un nouveau départ ?  

Le Président de la Transition, le Général d’armée Assimi Goïta a reçu en audience le jeudi 20 février dernier, l’ambassadeur désigné du Mali à Alger, Mohamed Amaga Dolo. Le diplomate était venu prendre conseil auprès du Chef de l’État et avoir ses orientations pour sa nouvelle mission.

Sa nomination intervient à un moment où l’Algérie et le Mali traversent toujours une brouille diplomatique.

Pour rappel, en décembre 2023, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Abdoulaye Diop avait convoqué l’ambassadeur d’Algérie au Mali pour élever une vive protestation du gouvernement suite à des « actes inamicaux » posés par les autorités algériennes sous le couvert du processus de paix au Mali. Il s’agit des rencontres récurrentes aux niveaux les plus élevés en Algérie et sans la moindre information ou implication des autorités maliennes d’une part, avec des personnes connues pour leur hostilité au gouvernement malien et d’autre part, avec certains mouvements signataires du défunt Accord pour la paix ayant choisi le camp des terroristes.

Le chef de la diplomatie malienne avait indiqué que ces actes constituent une ingérence dans les affaires intérieures du Mali. Avant d’inviter la partie algérienne à privilégier la voie de la concertation avec les autorités maliennes, seules légitimes pour entretenir des échanges d’Etat à Etat avec les partenaires du Mali.

Les deux pays avaient même rappelé leurs ambassadeurs pour consultations. Et deux semaines après, les deux diplomates avaient rejoint leurs postes respectifs.

Dans un communiqué en date du 1er janvier dernier, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a condamné une nouvelle ingérence de l’Algérie dans les affaires intérieures du Mali à travers un membre du gouvernement algérien. Avant d’indiquer que les options stratégiques pour la lutte contre les groupes armés terroristes soutenus du reste par des sponsors étatiques étrangers relèvent exclusivement de la souveraineté du Mali et des choix de la Confédération des Etats du Sahel. Auparavant, dans son discours à la tribune de la 79ème assemblée générale des Nations unies le samedi 28 septembre 2024, l’actuel Premier ministre Abdoulaye Maïga avait également accusé l’Algérie d’ingérence dans les affaires intérieures du Mali.

La nomination d’un nouvel ambassadeur par les autorités maliennes semble être un pas dans le sens de l’apaisement. Car les deux pays partagent une très longue frontière et sont liés par des liens historiques, géographiques et économiques.

Avant de regagner son poste, le nouvel ambassadeur du Mali à Alger est venu prendre les conseils et orientations du Chef de l’Etat afin de mener à bien sa mission auprès de ce pays voisin avec lequel, le Mali entretient des liens de coopération.

Ses propos, à l’issue de l’audience avec le Général d’armée Assimi Goïta vont dans le sens de l’apaisement.

« Je viens d’être reçu par le Président de la Transition à un moment où je m’apprête à prendre fonction comme ambassadeur du Mali en République algérienne démocratique et populaire qui est un pays frère, ami avec lequel, le Mali a beaucoup de liens notamment des liens géographiques, historiques, séculaires et économiques », a expliqué le nouvel ambassadeur. Mohamed Amaga Dolo a indiqué qu’il sort très réconforté de l’audience avec des orientations du Président de la Transition dans le cadre de la relance et du renforcement des relations de coopération entre le Mali et l’Algérie tout en respectant les trois principes constitutionnels qui guident désormais l’action publique au Mali. « Les orientations que j’ai reçues du Général d’armée Assimi Goïta me permettront de bien conduire ma mission en tant qu’ambassadeur plénipotentiaire et extraordinaire du Mali en Algérie », a ajouté le nouvel ambassadeur Mohamed Amaga Dolo. Avant sa nomination, il était le chef d’état-major particulier du Président Assimi Goïta. Le choix porté sur lui apparait comme une volonté des autorités maliennes de renouer le dialogue avec l’Algérie et de renforcer la coopération entre les deux pays, tournant ainsi la page de plusieurs mois de brouille diplomatique.

A. Traoré