
Après la phase régionale des consultations pour la relecture de la Charte des partis politiques les 16 et 17 avril, les ‘’forces vives’’ de la Nation se sont retrouvées à Bamako pour la phase nationale du 28 au 29 avril au Centre international de conférences de Bamako.
Les participants à ces Assises ont formé à cet effet, trois groupes de travail autour de trois thématiques notamment ‘’la réduction du nombre des partis politiques en appliquant des conditions restrictives de création et de financement’’, ‘’la relecture de la charte des partis politiques avec une réaffirmation du statut de chef de file de l’opposition’’ et ‘’le nomadisme politique en cours de mandat’’.
Pour la thématique portant sur la réduction du nombre de partis politiques, les participants ont recommandé de dissoudre tous les partis politiques, de durcir leurs conditions de création en fixant une caution de cent millions de FCFA pour la création d’un parti politique, l’âge pour être dirigeant d’un parti politique à 25 ans au moins et 75 ans au plus et obliger les partis à avoir des représentations significatives dans les régions, les cercles et le District de Bamako.
Il a aussi été recommandé d’instaurer plus de rigueur dans le fonctionnement des partis en interdisant aux chefs de villages, de fractions ou de quartiers, aux leaders religieux et aux organisations de la société civile, d’être candidats à une élection ou de participer à une campagne électorale, de supprimer le financement public des partis politiques et d’exiger une existence juridique à tout regroupement politique.
Concernant la thématique 2 relative à la relecture de la charte des partis politiques, avec une réaffirmation du statut de chef de file de l’opposition, les recommandations portent sur la suppression du statut de chef de file de l’opposition en relisant la loi n°2015-007 du 4 mars 2015 portant statut de l’opposition politique et son décret d’application, d’orienter les ressources allouées à ce poste vers les projets de développement et faire l’audit des fonds déjà alloués.
S’agissant de la thématique 3 qui concerne le nomadisme politique en cours de mandat, les participants ont recommandé d’interdire le nomadisme politique, d’élargir l’article 106 de la Constitution à tous les élus et représentants de partis aux postes nominatifs, d’appliquer des mesures disciplinaires contre tout parti qui accueille un élu nomade telle que l’inéligibilité de tout candidat ou membre de ce parti aux postes nominatifs et électifs.
Des recommandations ‘’hors sujet’’
En plus de ces recommandations, les participants ont formulé d’autres qui n’ont rien à voir avec le sujet de ces Assises notamment la révision de la Charte de la Transition en installant le Général d’armée Assimi Goïta comme Président de la République pour un mandat de 5 ans à partir de 2025, renouvelable, à l’instar de ses pairs de l’AES, de donner le temps nécessaire aux dirigeants actuels pour poursuivre la gestion de l’État, de maintenir les organes actuels jusqu’à la pacification du pays. Mais aussi, de suspendre toutes les questions électorales jusqu’à cette pacification, de faire l’audit du fichier électoral par une structure indépendante après la dissolution des partis et maintenir l’autorisation préalable pour toute manifestation politique, permettre la suspension d’un parti par l’autorité administrative en cas de trouble à l’ordre public, d’interdire les alliances contre nature lors des élections, d’exiger le paiement d’une caution de 250.000.000 de FCFA pour être candidat à l’élection présidentielle, etc.
Ainsi, comme lors du Dialogue inter-Maliens, les participants ont abordé et formulé des recommandations qui n’ont rien à voir avec les raisons de ces consultations.
Seydou Traoré