Pluie et inondations à Bamako : Une alerte à prendre très au sérieux

Le lundi dernier, dans la matinée, le District de Bamako a reçu une forte quantité de pluie. Les services de communication du ministère des Transports et des Infrastructures et de l’Agence Mali-Météo ont annoncé que la capitale a reçu 53 millimètres de pluie. Cette forte pluie a provoqué des inondations dans plusieurs quartiers. Il s’agit d’une alerte à prendre très au sérieux par les populations et les autorités.

Au cours de l’hivernage passé, de nombreux quartiers de Bamako et environs et plusieurs localités du pays ont dû faire face à des inondations dues aux pluies torrentielles qui se sont abattues plusieurs fois. Face à ces inondations, le gouvernement a déclaré l’état de catastrophe nationale. Avant de prendre des mesures. A travers le Comité interministériel de gestion des crises et catastrophes, le gouvernement a pris d’importantes mesures dont la libération des servitudes et lits des marigots.

Ce Comité s’est réuni le lundi 7 avril dernier à la Primature sous la présidence du Premier ministre, Général de division Abdoulaye Maïga. À l’ordre du jour de cette réunion, l’état d’exécution du Plan d’actions pour la libération des servitudes et lits des marigots dans le District de Bamako. Ce Plan vise à réduire significativement les risques d’inondations et de pollution dans la capitale.

Les sous-commissions mises en place à cet effet ont travaillé sur plusieurs axes prioritaires, notamment la communication auprès des populations, la libération des servitudes des collecteurs naturels, l’accompagnement des personnes concernées ainsi que leur indemnisation. Le programme prévoit également des actions de sensibilisation communautaire et des rencontres d’information avec les notabilités dans les zones affectées.

Pour les collecteurs de Missabougou, les études ont révélé la présence d’infrastructures défectueuses et proposé des alternatives appropriées. Un accent particulier a été mis sur les inondations survenues à Bla, ainsi que sur le contournement du pont Woyowayanko et de Kassaro, en vue du redémarrage du trafic ferroviaire.

La réunion a également permis d’aborder la question cruciale du curage et de l’aménagement des caniveaux à Bamako, dans une logique de prévention durable des inondations.

En matière de gestion des pollutions et nuisances, des réformes ont été entreprises. Elles comprennent des sessions de formation, des actions de vulgarisation et un encadrement renforcé. Dans le secteur de l’éducation, les efforts d’anticipation pourraient garantir une rentrée scolaire 2025-2026 sereine.

Le Premier ministre a salué le travail accompli par les différentes sous-commissions, en mettant en avant les avancées obtenues. Il a invité les membres du comité à participer activement à la mise en œuvre des actions engagées.

« La balle est dans notre camp. Le Chef de l’État nous a ouvert la voie. Je souhaite que ce comité soit celui de l’anticipation. Nous devons faire le maximum avant l’hivernage », a conclu le chef du gouvernement.

Auparavant, le directeur national de l’Urbanisme et de l’Habitat avait animé une conférence de presse pour annoncer le déclenchement d’une vaste opération de démolition des constructions réalisées sur les servitudes et lits des 11 cours d’eau non flottables qui traversent la ville de Bamako. Selon lui, cette opération est une réponse aux inondations meurtrières qui ont touché la capitale l’hivernage passé.  

La Direction nationale de l’Urbanisme et de l’Habitat a recensé plus de 700 occupations illicites sur les lits et servitudes des 11 cours d’eau du District de Bamako. Ces constructions illicites obstruent le passage des eaux pendant l’hivernage et favorisent les inondations, soutient cette direction. La forte pluie qui s’est abattue sur la capitale et ses environs le lundi dernier a prouvé qu’il est urgent de mettre en œuvre les activités prévues pour éviter la répétition des inondations de l’année dernière.

A. Sanogo