Affaire du drone détruit par l’Algérie : La classe politique soutient les autorités de la transition

Dans un communiqué publié le dimanche dernier, le gouvernement a annoncé que dans la nuit du 31 mars au 1er avril, un drone des Forces armées et de sécurité du Mali s’est écrasé sur le territoire national à Tinzawatène. Les enquêtes ont, par la suite, révélé qu’il s’agit d’une action hostile causée par des tirs de missiles de la part du régime algérien. Plusieurs acteurs et formations politiques ont réagi en condamnant cet acte et en apportant leur soutien aux autorités de la Transition.

Suite à cet incident, une enquête a été ouverte et les investigations préliminaires ont prouvé que la liaison a été perdue avec l’appareil dans une position située sur le territoire malien. Aussi, la distance entre le point de rupture de liaison avec l’appareil et le lieu de localisation de l’épave est de 441m et les deux points sont tous deux situés sur le territoire national. D’après l’enquête, les dernières informations transmises par le drone étaient relatives à une rencontre de terroristes de haut profil qui planifiaient des actions. Enfin, elle prouve que l’aéronef est tombé à la verticale. Ce qui, probablement, ne peut s’expliquer que par une action funeste causée par des tirs de missiles sol-air ou Air-air.

Le gouvernement du Mali a conclu avec une certitude absolue, que le drone des Forces armées et de sécurité maliennes a été détruit suite à une action hostile préméditée du régime algérien.

Face à la gravité de cet acte d’agression inédit dans l’histoire des relations entre le Mali et l’Algérie, le gouvernement a condamné avec la dernière rigueur cette action hostile, inamicale et condescende des autorités algériennes. Il soutient que cet agissement prouve que le régime algérien parraine le terrorisme international. Et la destruction du drone avait clairement pour but, d’entraver la neutralisation des groupes armés ayant revendiqué des actes terroristes.

En réponse à cette énième provocation de l’Algérie, le gouvernement a décidé de convoquer l’ambassadeur à Bamako pour protester contre l’hostilité du régime algérien, de se retirer avec effet immédiat du Comité d’état-major conjoint (CEMOC) et de porter plainte devant les instances internationales contre le régime algérien pour actes d’agression, a annoncé un communiqué publié à cet effet.

Le gouvernement a aussi fait remarquer que cette agression flagrante du régime algérien contre le Mali est en contradiction avec la participation effective du Mali à la guerre pour l’indépendance de l’Algérie pour soutenir le Front de libération nationale (FLN).

Réactions de la classe politique

La classe politique a réagi en exprimant son soutien aux autorités de la transition.

Moussa Mara du parti Yèlèma a apprécié les éléments objectifs fournis par les autorités et les encourage à continuer dans cette direction. Il dit soutenir la plainte déposée devant les instances internationales, qui permettra de faire toute la lumière sur ce dossier. Avant de réitérer son soutien indéfectible aux forces armées dans leurs actions quotidiennes pour assurer l’intégrité territoriale du Mali ainsi que la sécurité des populations.

Housseyni Amion Guindo de la Codem a apporté son soutien à l’armée dans ces moments particulièrement difficiles, tout en condamnant cet incident malheureux, pour la stabilité de la région. Avant d’appeler à la retenue et au raffermissement des liens entre les deux peuples.

Le CNID Faso Yiriwa Ton a condamné et protesté vigoureusement contre les auteurs et complices de cette attaque lâche « qui ne saurait nous distraire de notre volonté et détermination communes et inébranlables d’assurer par tous les moyens, sur l’ensemble de notre territoire, la sécurité et la paix ». Face à la gravité de la situation, le parti de Me Mountaga Tall exprime sa solidarité aux autorités de la transition et soutient les initiatives et actions annoncées.

L’Adema-Pasj, tout en réaffirmant son soutien indéfectible aux Forces armées et de sécurité condamne avec la dernière rigueur cette action hostile et inamicale des autorités algériennes. Face à la gravité de cet acte, le parti appelle les Maliens à rester unis, solidaires et mobilisés derrière les Forces de défense et de sécurité.

Le PRVM Fasoko a indiqué que cet acte, en violation flagrante du droit international constitue une grave atteinte à l’intégrité territoriale du Mali et vise à entraver les efforts de sécurisation du territoire national. Le PRVM Faso a exprimé son soutien total aux vaillantes Formes armées maliennes et appuie sans réserve, les décisions du gouvernement. Avant de condamner « cette provocation inacceptable révélatrice du manque de sincérité du régime algérien dans la lutte commune contre le terrorisme au Sahel ».

Le parti Fare An ka Wuli de l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé a dénoncé et condamné avec la plus grande fermeté, cette action hostile émanant d’un pays frère avec lequel, le Mali entretient des liens historiques et de bon voisinage. Le parti soutient le gouvernement et l’encourage à poursuivre toutes les voies appropriées pour faire la lumière sur cet acte d’hostilité inédit dans les relations entre le Mali et l’Algérie.

Le parti Nema (Nouvel espoir pour le Mali) a souligné que cette agression de l’Algérie contre le Mali est une preuve manifeste de son soutien au terrorisme dans le Sahel. Le Nema a salué les décisions du gouvernement. Avant d’appeler la communauté internationale à soutenir le Mali dans ses démarches pour obtenir justice, réparation et garantir la paix dans le Sahel.

F. Sissoko