Le dernier rapport du Vérificateur général épingle la Direction Administrative et Financière de la Primature pour des irrégularités administratives et financières s’élevant à 1,42 milliard de FCFA. La vérification porte sur la gestion de cette direction pour les périodes allant du 10 avril au 31 décembre 2017 et du 2 janvier 2018 au 22 avril 2019.
Selon le rapport du Vérificateur général, au niveau de la Direction administrative et financière de la Primature, les irrégularités administratives relèvent des dysfonctionnements du contrôle interne. Des marchés ont été attribués à des soumissionnaires ne respectant pas les critères de qualification exigés, d’autres ont été passés par entente directe et par simulation de mise en concurrence lors de plusieurs achats effectués. Sans compter que des Directeurs de cabinet du Premier ministre ont procédé à la signature de décisions de mandatement servant à approvisionner la régie spéciale de la DAF sans en être habilités. De même que le payeur général du Trésor a approvisionné une régie spéciale d’avances irrégulière. Aussi, le régisseur spécial d’avances a procédé au paiement de 189 dépenses inéligibles.
1,42 milliards de FCFA d’irrégularités
Au niveau de la Direction Administrative et Financière de la Primature, les irrégularités financières s’élèvent à 1,42 milliard de FCFA. Le rapport du vérificateur général indique que le DAF a procédé au fractionnement des dépenses. Il a, au cours de l’année budgétaire 2017, exécuté à travers des acquisitions par demandes de cotation, des dépenses de même nature, pour la même unité fonctionnelle dont le montant cumulé atteint le seuil requis pour la passation de marchés par demande de renseignement et de prix. Il n’a pas reversé, au Trésor public, des produits issus de la vente de dossiers d’appel à concurrence pour un montant de 2,6 millions de FCFA. Toutefois, à la suite du rapport provisoire de vérification, ledit montant a été reversé le 5 mai 2020.
Aussi, il a autorisé le règlement de 63 marchés par demande de renseignement et de prix sans exiger le paiement de la redevance de régulation de 4,82 millions de FCFA. Le même directeur a autorisé le paiement de frais supplémentaires de mission au Premier ministre pour un montant de 708,97 millions de FCFA, sans production de pièces justificatives. Egalement, le régisseur spécial a effectué des décaissements non justifiés. Il a fait des remises d’espèces non soutenues par des pièces justificatives pour un montant de 148,41 millions de FCFA. En outre, il n’a pas reversé au Trésor public des reliquats d’avances d’un montant de 35,65 millions de FCFA. Le montant total de ces irrégularités s’élève à 184,06 millions de FCFA. Ce n’est pas tout. Ledit régisseur a procédé à des décaissements irréguliers en faveur du Premier ministre. Il a procédé en 2018 à des remises d’espèces au Premier ministre, contre décharges pour un montant total de 171 millions de FCFA à titre de « dépenses et divers appuis financiers du Premier ministre » et « appui financier du gouvernement à certaines familles militaires » sans exiger en retour la production de pièces justificatives. Egalement, il a, après le retour de missionnaires, réglé des factures d’achat de carburant et de réparation de véhicules sur des avances destinées à prendre en charge des indemnités et autres frais divers. Le montant total des factures concernées est de 18,40 millions de FCFA. Selon le rapport du BVG, au cours de l’exercice budgétaire 2018, la Primature a bénéficié d’avances de trésorerie mises en régie pour couvrir les festivités du 58ème anniversaire du Mali et des dépenses liées à la mise en œuvre de l’Accord. Lesdites dépenses n’ont pas été justifiées par les pièces justificatives requises. Le montant total s’élève à 327,48 millions de FCFA.
La Nouvelle Voie du Mali