Vœux des forces vives au chef de l’Etat :Le Colonel Assimi Goïta à cœur ouvert

Les autorités religieuses, traditionnelles et les forces vives de la Nation ont présenté lundi, leurs vœux de nouvel an au chef de l’Etat. La cérémonie qui s’est tenue dans la salle des banquets du palais de Koulouba a réuni autour du Colonel Assimi Goïta, le Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga, le président du Conseil national de Transition (CNT), le Colonel Malick Diaw et les membres du gouvernement.

Dans son intervention, le représentant des familles fondatrices de Bamako a salué les autorités pour l’organisation réussie du référendum  pour la nouvelle Constitution, la mise en valeur des langues nationales. Mais aussi pour tout le travail qu’elles sont en train d’abattre pour le Mali. Mamoutou Niaré a exhorté le Colonel Assimi Goïta et son équipe à poursuivre leurs actions sur la même lancée.

Le représentant du président du Haut conseil islamique a rappelé que l’année dernière, à la même occasion, la principale préoccupation des Maliens était le retour de la sécurité et de la stabilité dans le pays. Thierno Hady Thiam se réjouit qu’à ce jour, avec l’aide de Dieu, le leadership du chef de l’Etat et l’engagement des forces de défense et de sécurité ainsi que le soutien de l’ensemble du peuple, il y a un retour relatif de la sécurité au Mali après le départ de Barkhane et de la Minusma. Il a salué l’initiative présidentielle concernant le dialogue inter-Maliens, estimant que les Maliens ont les solutions à leurs problèmes.

De son côté, le Cardinal Jean Zerbo a indiqué que l’année 2023 aura été celle de tous les défis pour la refondation du Mali, la guerre contre l’insécurité, la redéfinition des relations internationales du pays  pour  sa souveraineté. Pour l’Archevêque de Bamako, le peuple malien n’a cessé de réclamer un Mali nouveau. Et à cette fin, le chef de l’Etat a initié et fait adopter des nouveaux textes législatifs et règlementaires parmi lesquels, la nouvelle Constitution, le Code minier, des projets de Code pénal et de Code de procédure pénale. Pour le Cardinal Jean Zerbo, toutes ces réformes doivent aller de pair avec un réarmement moral et matériel de l’Armée pour faire face à la violence aveugle qui affecte le Mali depuis de nombreuses années. Il soutient que le résultat de cette restauration de l’Armée se traduit par la reprise de Kidal et celle d’Aguelhok. Toutefois, le leader religieux  a attiré l’attention du chef  de l’Etat sur le fait que la victoire sur cette violence qui se dessine ne serait que le début d’un combat encore plus difficile : celui du pardon et de la réconciliation.

Coaching  gagnant  

Le délégué général de l’Association des groupements d’églises et missions protestantes évangéliques du Mali (Agempem) Révérend Nouh Ag Infa Yattara abondera dans le même sens. Selon lui, l’année 2023  a été très riche en évènements. Comme le coaching gagnant d’un entraineur de football, il dira que le leadership gagnant et avisé du chef de l’Etat a permis d’amorcer la voie de la concrétisation de l’avènement du Malikura. Il soutient que ce coaching objectif et réaliste a permis de doter le pays  d’une Constitution made in Mali car pensée, murie et écrite par les Maliens. Le leader religieux a aussi évoqué les reformes intelligentes, minutieusement réfléchies et stratégiquement conduites dans presque tous les secteurs. Mais aussi, le rééquipement matériel, technique et moral de l’outil de défense et de sécurité nationale. 

Boureima Allaye Touré, représentant des forces vives de la Nation a salué les efforts fournis dans le cadre de la refondation de l’Etat à travers les réformes politiques et institutionnelles. Pour lui, l’électricité n’est plus un luxe pour un Etat qui se veut émergent et moderne. Il dira que les délestages intempestifs  fragilisent les petites et moyennes unités économiques et accentuent  le sous-emploi particulièrement des jeunes et des femmes. C’est pourquoi, il a invité les autorités à trouver des solutions alternatives comme les barrages hydroélectriques, les centrales solaires, éoliennes voire même nucléaires. Les intervenants ont exprimé leur  engagement à jouer leur partition dans la construction du Malikura avant  de formuler des vœux de réussite pour le chef de l’Etat et son équipe.  

A cœur ouvert et en réponses aux différentes préoccupations exprimées par ses interlocuteurs du jour, le président de la Transition a indiqué que la souveraineté commence par la sécurité. Pour le Colonel Assmi Goïta, la souveraineté économique et politique passe par l’Armée car elle est au début et à la fin de tout pour un pays. Le chef de l’Etat dira que le gouvernement ne fait que traduire en actes ce que les Maliens ont demandé lors des assises nationales de la refondation. Il soutient que c’est dans ce cadre que l’Armée est de retour à Kidal, Téssalit, Aguelhoc et Ber.

Le président Goïta a expliqué en détails, le processus qui a conduit au retrait du Mali du G5-Sahel, au départ de la Minusma ainsi que les agissements de la Mission onusienne pendant sa phase de retrait de certaines localités du nord. Pour lui, le terrorisme est devenu un levier géopolitique pour certaines puissances pour leurs intérêts. D’après Assimi Goïta, le Mali n’est pas un pays pauvre mais il a été appauvri car il regorge dans son sous-sol de l’or, du  lithium, du manganèse, de l’uranium. Il soutient que si ces richesses sont bien exploitées au profit du Mali, il y aura moins de candidats maliens pour l’aventure. 

Aussi, le président Goïta a indiqué que la lutte contre la corruption entamée par son gouvernement sera menée jusqu’au bout et de façon implacable. Selon lui, ce problème est dans tous les secteurs  et  sans cette lutte, il n’y aura pas de stabilité dans le pays. C’est pourquoi, le chef de l’Etat a invité les populations à dénoncer les dossiers de corruption avec preuves à ses collaborateurs. Concernant les délestages, sans donner de détails, il dira que des actions sont en cours pour que ce problème soit un vieux souvenir pour les Maliens.

Fily Sissoko