Violences conjugales : Témoignages émouvants d’une femme victime

Dans les lignes qui suivent, cette victime que nous appellerons F. S  nous relate les violences conjugales dont elle est victime de la part de son conjoint depuis une longue durée. 

F. S  est mariée depuis plusieurs  années  avec A. B, plombier de son état. Notre interlocutrice était maitresse dans une école privée à Taliko dans la commune IV du District de Bamako. Mais aujourd’hui, elle est ménagère, après avoir quitté son travail. Et, cela depuis un moment. Avec son mari, ils ont 2 garçons et 3 filles. Aujourd’hui, F. S est encore enceinte de quelques mois. Elle nous a raconté son vécu quotidien depuis des années sous le sceau de l’anonymat.  

« Mon mari me frappe souvent. Parfois, il menace même de me tuer. Il est très violent avec moi», nous confie F. S, les yeux remplis de larmes. Avant d’ajouter que ses actes de violence sur elle sont permanents malgré l’état dans lequel elle se trouve aujourd’hui.

F. S  affirme que quand elle entend la porte de la maison s’ouvrir, elle se demande ce qui va se passer ce jour. « J’ai peur », dit-elle. Ce climat de peur, elle le vit permanemment puisqu’elle est victime de violences de la part de son partenaire depuis plusieurs années. Humiliations, menaces verbales, coups de poing, gifles…sont les multiples formes de violences qu’elle endure de la part de son conjoint.

« Mon mari refuse de me donner  l’argent pour mes besoins. Une simple demande finit toujours par une dispute », témoigne-t-elle. Avant d’ajouter que même les enfants ne sont pas épargnés. Son partenaire la frappe souvent devant ceux-ci. « Mes enfants sont beaucoup affectés par cette situation. Tout ce que mes enfants et moi lui demandons reste sans réponse », affirme F.S.  

Les violences citées par notre interlocutrice se traduisent par des coups avec des objets,  des injures, des menaces, des intimidations et des humiliations. Cette situation n’est pas sans conséquence sur la dame qui affirme qu’elle souffre aujourd’hui de troubles du sommeil, de peur, de dépression. Toutes choses qui peuvent avoir un impact sur sa santé et également sur la vie sociale de ses enfants. 

À l’échelle mondiale, on estime qu’une femme sur trois sera victime de violences physiques ou sexuelles au cours de son existence. Bien que les VBG (Violences basées sur le genre)  mettent en péril la santé, la dignité, la sécurité et l’autonomie des victimes, elles restent entourées d’une culture du silence. Elles ont  parfois des conséquences graves sur la santé sexuelle et reproductive des victimes : grossesses forcées et non désirées, avortements dangereux, fistules traumatiques, infections sexuellement transmissibles, notamment le VIH, allant même jusqu’à leur décès. La femme joue un rôle très important pour la société. C’est pour cette raison qu’il faut la protéger. Plusieurs associations luttent contre ces VBG. Malheureusement, les femmes et les enfants continuent d’en être les plus grandes victimes surtout en cette période de conflits.

Pour soulager ces femmes, les spécialistes les invitent à dénoncer les auteurs mais aussi à se confier sur les différentes violences dont elles sont victimes. Malheureusement, la plupart des victimes préfèrent garder le silence sur les violences qu’elles subissent.

S. SIDIBÉ