Transition politique au Mali: La Cedeao durcit le ton-Des sanctions ciblées contre les autorités

Les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) se sont réunis ce dimanche en session extraordinaire à Accra au Ghana où ils ont passé en revue les derniers développements de la situation politique en Guinée et au Mali.

Sur la transition politique au Mali, la Cedeao reste préoccupée par la détérioration de la situation sécuritaire en raison des incertitudes politiques accrues dans le pays. Elle appelle les autorités de transition à intensifier leurs efforts pour améliorer la situation sécuritaire, notamment en assurant une présence effective de l’État dans les zones touchées. Dans ce contexte, la Cedeao appelle les pays voisins à renforcer leur présence sécuritaire le long de leurs frontières avec le Mali et charge la Commission d’approfondir les discussions en cours avec la Commission de l’Union africaine en vue d’améliorer la situation sécuritaire au Sahel.

En outre, l’organisation sous-régionale appelle à un mandat plus robuste et offensif et à renforcer la capacité opérationnelle de la Minusma pour faire face aux défis du terrorisme au Mali. Pour ce faire, la Cedeao demandera en conséquence au Conseil de sécurité des Nations Unies d’apporter les modifications nécessaires au mandat de la Minusma.

Sur le plan politique, le président en exercice a informé de la notification officielle par les autorités de transition de leur incapacité à respecter l’échéance de transition de février 2022. La Cedeao déplore vivement l’absence de progrès dans la préparation des élections y compris l’absence d’un calendrier détaillé des activités pour la conduite des élections aux dates convenues.

Elle réitère la nécessité de respecter le calendrier de transition en ce qui concerne les élections prévues le 27 février 2022 et appelle les autorités de transition à agir en conséquence pour assurer un retour rapide à l’ordre constitutionnel. En conséquence, la Cedeao appelle la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires pour s’assurer que les autorités de transition respectent leur engagement en faveur d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel.

Conformément à la décision prise le 16 septembre 2021, elle décide d’imposer des sanctions avec effet immédiat à l’encontre des individus et groupes identifiés, y compris l’ensemble des autorités de transition et les autres institutions de transition. Ces sanctions seront également imposées aux membres de leurs familles. Elles comprennent une interdiction de voyager et un gel de leurs avoirs financiers. Par ailleurs, la Cedeao  a condamné l’expulsion de son  représentant permanent au Mali dans ce contexte critique et appelle les autorités de transition à maintenir l’esprit de dialogue et de collaboration avec la Commission pour assurer une transition réussie. Enfin, elle a informé que la situation au Mali et en Guinée sera examinée lors du sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement le 12 décembre 2021.

La Nouvelle Voie du Mali