Ouverture de la session d’avril du CNT : Malick Diaw s’attaque à la classe politique

Le président du Conseil national de Transition (CNT) le Général de corps d’armée Malick Diaw a profité de son discours d’ouverture de la session ordinaire d’avril de l’organe législatif le lundi dernier, pour s’attaquer à certains acteurs politiques souvent critiques contre la Transition sans les citer nommément.

« Je profite de cette ouverture pour évoquer les sorties malencontreuses de certains qui se définissent comme leaders politiques. Ils ont peut-être le courage politique mais manquent visiblement de sagesse politique. Ces fils du Mali, loin de servir leur pays, ne pensent qu’à leurs intérêts personnels, claniques et partisans », a lancé le président du CNT. Il dira que le peuple malien assistait impuissamment à une mascarade honteuse face aux hordes de barbares sans foi, ni loi qui semaient partout la terreur, imposant leurs diktats. « Certains cadres politiques d’une autre génération sont certes atteints de myopie politique, ils manquent de lucidité, de raisonnement, nostalgiques des temps d’errements, de désillusions, de désenchantement. Ils avaient promis la montée au ciel mais les Maliens avaient connu la descente aux enfers. Les promesses n’étaient que de la poudre aux yeux », a-t-il indiqué, ajoutant que la démocratie ne rime pas avec les votes bâclés, surfacturés et inopportuns.

« La transparence dans les urnes est une exigence démocratique mais que ne reconnaissent pas certains pseudos démocrates », a dénoncé Malick Diaw. Pour lui, l’interprétation erronée des dispositions de la loi n°2024-038 du 27 décembre 2024 portant loi d’habilitation et les sorties inopportunes et opportunistes sur les taxes concernant les services de téléphonie et mobile money prouvent tout le désarroi et le manque d’arguments de certains « mercenaires politiques » voulant en découdre, vaille que vaille avec cette Transition et son épine dorsale qu’est le CNT. « Qu’ils sachent que la refondation du pays est en marche et se fera avec le peuple et non par des manipulations à travers les réseaux sociaux », a souligné Malick Diaw, qui dira que les taxes, loin d’être des mesures coercitives comme le spéculent certains nostalgiques, ont porté déjà leurs fruits. D’après lui, cette initiative des autorités a permis d’améliorer considérablement la fourniture de l’électricité. Mme s’il reconnait que tout n’est pas encore parfait, il soutient qu’il y a des progrès notables qu’il convient d’encourager.

« La refondation de notre pays se poursuivra, plaise à Dieu et n’en déplaise aux regrettables nostalgiques et à leurs commanditaires des temps révolus », a dit Malick Diaw, qui a dénoncé le fait de prêcher la tenue des élections, vantant une certaine alternance dont l’ultime but, selon lui, est le partage de l’intérêt commun. Mais aussi, le fait de faire de la République, une tontine politique avec le patrimoine national qui devient alors l’héritage de certains aventuriers politiques.

A. Sanogo