Dans le cadre du retrait de la Minusma et de l’occupation de ses emprises, les dispositions déjà prises en amont ont montré que les Forces armées maliennes (FAMa) sont prêtes à faire face à toutes les situations. Le représentant permanent du Mali aux Nations unies en a donné l’assurance lundi dernier devant le Conseil de sécurité à New-York.
Selon Issa Konfourou, si les transferts des camps à Ogossagou, Goundam et Ménaka ont été pacifiques, le gouvernement déplore les incidents qui ont émaillé celui de Ber, au cours duquel des groupes terroristes ont engagé des actions hostiles pour empêcher l’occupation du camp par les FAMa. Il déplore que cet incident ait causé la mort de 6 militaires et au moins 72 combattants terroristes ont été neutralisés. D’après lui, cela montre une fois de plus, la détermination des FAMa à assumer leur mission régalienne de défense du territoire et de protection des populations et des biens.
« Cette détermination du Mali à faire occuper par l’Armée malienne tous les camps qui seront libérés par la Minusma ne constitue évidemment pas un acte de belligérance ou de rupture du processus de paix », a indiqué le diplomate, pour qui, au contraire, elle s’inscrit dans le processus régulier de rétrocession des emprises de la Mission et dans le respect du cadre juridique en vigueur notamment l’Accord pour la paix et la réconciliation ainsi que toutes les résolutions du Conseil de sécurité qui reconnaissent la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale du Mali.
Mieux, le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale, le Colonel-major Ismaël Wagué a, dans un communiqué publié lundi, invité les « frères » des mouvements signataires de l’Accord à revenir à la table des négociations en vue de surmonter les défis actuels par la voie du dialogue. A travers ce communiqué, le gouvernement exprime aussi son attachement à l’Accord pour la paix ainsi qu’à celui de cessez-le-feu du 23 mai 2014.
Réagir vigoureusement
Toutefois, comme le dit l’adage, qui veut la paix prépare la guerre. Les FAMa sont aujourd’hui préparées à toutes les éventualités. La seconde phase du retrait de la Minusma concerne, entre autres, les camps de Téssalit, d’Aguelhoc, de Kidal, d’Ansongo, etc. Selon certaines sources proches des mouvements armés du Nord, c’est la mobilisation générale du côté de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad) et de ses alliés du CSP (Cadre stratégique permanent) qui seraient en train d’entreprendre des actions en vue de stopper l’élan de l’Armée malienne. Leur destination prochaine serait la région de Gao pour empêcher toute avancée des FAMa vers les emprises de la Minusma dans la région de Kidal notamment à Aguelhoc, Téssalit et Kidal ville.
Pour le représentant permanent du Mali à l’ONU, dans leur occupation des emprises de la Minusma, les FAMa ont été attaquées par des groupes armés alors qu’elles n’ont violé ni l’Accord encore moins le cessez-le-feu et n’ont pas l’intention de le faire. Toutefois, l’ambassadeur Issa Konfourou a déclaré que si les FAMa sont attaquées ou empêchées d’accomplir leurs missions, elles se verront dans l’obligation de réagir vigoureusement. Il prévient aussi que le gouvernement entend poursuivre ses efforts visant la restauration de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national, afin de sécuriser les personnes et les biens et fournir les services sociaux de base aux populations. Issa Konfourou a réitéré l’attachement du gouvernement à la mise en œuvre intelligente et diligente de l’Accord, en collaboration avec les mouvements signataires « qui le souhaitent » en vue de rétablir la paix et la stabilité durables au bénéfice des populations.
Devant les membres du Conseil de sécurité, le diplomate a dénoncé les collusions constatées récemment entre des groupes armés et des organisations terroristes et rappelé les nombreuses résolutions du Conseil de sécurité qui exigeaient de tous les groupes armés qu’ils renoncent à la violence et rompent tous liens avec des organisations terroristes et de criminalité transnationale organisée. Déjà, l’Armée malienne a effectué des frappes mardi contre des colonnes de véhicules des groupes armés terroristes non loin d’Anéfis dans la région de Kidal. Ces groupes planifiaient des attaques contre les populations civiles et les FAMa. Aussi, l’Armée malienne a neutralisé le même jour, au Nord-Est de Niafunké, Adou Diallo, un influent terroriste activement recherché et qui est impliqué dans le tir d’obus contre le camp de Garde de Tombouctou le 18 août dernier. L’Armée malienne est aujourd’hui déterminée à occuper tous les camps qui étaient sous le contrôle de la Minusma malgré les nombreuses entraves des groupes armés (signataires de l’Accord ou terroristes).
Adam Diarra