A la tribune des Nations unies le samedi dernier, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Abdoulaye Diop a intervenu au nom du Mali et du président de la Transition nigérienne le Général Abdourahame Tchiani dont le représentant a été empêché de s’exprimer. Pour le chef de la diplomatie malienne, la paix et la sécurité restent la priorité pour les populations du Mali et du Sahel après plus d’une décennie de violences aux conséquences particulièrement dévastatrices. Selon lui, le Mali a décidé de changer de paradigme et de prendre son destin en main. Au plan sécuritaire, a expliqué Abdoulaye Diop, le Mali a accordé la priorité au renforcement des capacités des Forces de défense et de securité afin de leur permettre de s’acquitter de leur mission régalienne de défense du territoire et de protection des populations et des biens. « Aujourd’hui, le peuple malien a repris confiance dans son outil de défense et les populations sont encouragées par les résultats engrangés dans la lutte contre les groupes armés terroristes et leurs sponsors étatiques étrangers », a indiqué le ministre Diop, qui a rappelé que le 15 août 2022, le gouvernement du Mali avait alerté le Conseil de sécurité sur les actes d’hostilité et d’agression de la France. Et au lieu de cesser ces agissements, ce pays membre permanent du Conseil de sécurité continue en toute impunité ses manœuvres de déstabilisation du Mali et du Sahel. Pour preuve, Abdoulaye Diop a évoqué la récente libération de terroristes dans la zone des trois frontières du Burkina Faso, du Mali et du Niger en dehors de tout cadre judiciaire et à l’insu des Etats concernés pour perpétrer plus d’actions terroristes contre les populations civiles et les forces de défense et de sécurité. « Les actes hostiles de la France s’illustrent également par ses interventions intempestives et illégales pour retarder voire empêcher le traitement de nos demandes de financement dans plusieurs institutions financières sous-régionales, régionales et internationales », a dénoncé le chef de la diplomatie malienne.
Pour Abdoulaye Diop, il est regrettable que le même pays tente et parfois, parvienne malheureusement à instrumentaliser des organisations sous-régionales africaines, opposant des pays frères les uns aux autres, uniquement pour ses intérêts géopolitiques dans une démarche néocoloniale et paternaliste.
A. Diarra