Mali: Le chef du RVIM dans le Gourma, Nasser al-Tergui, tué par Barkhane

Un nouveau coup dur pour les forces obscurantistes qui  sèment la terreur et le carnage dans le nord et centre du Mali.  Barkhane  a annoncé ce  jeudi la neutralisation  du  Chef du Rassemblement pour la victoire de l’islam et les musulmans (RVIM) dans le Gourma,  Nasser al-Tergui et quatre de ses proches.

L’annonce de l’assassinat  du chef du  RVIM, ce jeudi 21 octobre 2021,  par  Barkhane  confirmée par l’état-major de l’armée française peut être interprétée comme une nouvelle avancée dans la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. En Effet, la neutralisation de terroriste redoutable  serait intervenue  depuis le 16 octobre 2022.  Le communiqué de Barkhane explique que  le vendredi 15 octobre,  un véhicule suspect  transportant 5 individus  se dirigeant vers le sud, en direction de Hombori,  passe la nuit dans un village nomade  avant de  quitter  dans la matinée du 16 octobre pour poursuivre   le trajet vers le sud.  C’est ainsi, explique toujours le communiqué de Barkhane,  les différents  renseignements  fournis par  le drone permettent de  confirmer la présence de Nasser Al Terqui à bord du même véhicule.  Aussitôt, deux frappes aériennes sont déclenchées pour stopper  le véhicule   en neutralisant du coup les 5 occupants.

Barkhane annonce dans  les instants qui suivent  qi’un  groupe commando a été  héliporté sur la  zone pour les identifications et la récupération de matériels d’intérêt. L’armée française rappelle que Nasser al-Tergui  a rejoint  les rangs d’AQMI en 2012 au moment de l’occupation du nord du Mali par les groupes djihadistes. Ce redoutable terroriste, avant son assassinat, était le numéro deux  du Katiba du Gourma-Sema du rassemblement pour la victoire de l’islam et les musulmans.  Lui comme son chef Abou Hambsa Al Chinguiti, sont réputés comme des principaux vecteurs de la menace terroriste dans le Mali et dans le reste du sahel. Nasser al-Tergui  s’était fait  une sombre  réputation dans la pose d’engins explosifs improvisés.

Ce jeudi, son  élimination et celle de quatre de proches a été  largement communiquée  par Barkhane, l’état-major de l’armée française et  le ministère des armée. Elle intervient  au moment  où les autorités de la transition  malienne  ont décidé un changement de paradigme dans la lutte contre le terrorisme  en  annonçant  avoir mandaté  le Haut conseil islamique  pour qu’il  négocie avec le groupe terroriste afin de mettre un terme au bain de sang.  Les autorités maliennes justifient cette décision  en arguant que c’est une demande  de l’écrasante majorité des maliens. Et  l’option des autorités de négocier avec les groupes terroristes semble faire  l’unanimité au sein de la société civile,  de la classe politique et dans les milieux religieux.  Bien que la décision des autorités ne semble pas  rencontrer  aucune opposition,  nombreux analystes se posent sur  quoi le Mali va négocier avec les groupes terroristes. La Constitution du Mali  reconnaît la laïcité de l’Etat malien et cela semble en contradiction prônée par les chefs djihadistes comme Iyad Ag Aghaly et Amadou Kouffa qui  sont les principaux meneurs  du terrorisme au Mali.

Depuis l’annonce des autorités maliennes de formaliser le dialogue avec le terroristes, Paris qui constitué le principal allié de l’armée malienne dans le lutte contre le terrorisme est resté silencieux.  Un silence qui en dit long tant dans le passé les autorités françaises ont  toujours affirmé leur opposition   à une négociation avec les forces du mal. Elles continuent à privilégier l’option des armes contre le terrorisme dans le sahel bien qu’elle a montré ses preuves  en Afghanistan en annonçant  le renforcement  des liens de coopération militaires entre  les américains et la force Takouba.  Les médias français soutiennent en reprenant les propos du ministère des armées  que  c’est grâce à  des informations fournies par  les drones américaines  que   Nasser al-Tergui  et ses quatre proches ont été neutralisés le 16 octobre 2022.  Est-ce une manière  de Paris  de dire à Bamako qu’il faut encore donner du crédit à l’option militaire pour chasser l’hydre du terrorisme  hors des frontières du sahel ?

Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net