Le continent africain, à l’initiative du Réseau des institutions nationales africaines des droits de l’Homme (RINADH), a célébré ce 25 avril, la journée africaine de la détention provisoire.
Sixième du genre, cette commémoration s’inscrit en droite ligne de la Déclaration de Yaoundé adoptée le 23 octobre 2015, lors de la 10ème conférence biannuelle du RINADH.
Selon son président Aguibou Bouaré, la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH-Mali) est à sa quatrième édition. La première qui a eu lieu en 2019 a été marquée par une conférence-débats à la Faculté de droit et une visite dans les Maisons d’arrêt de Kati et de Koulikoro. La deuxième édition qui s’est tenue en 2021 a lieu à la Maison centrale d’arrêt de Bamako. Elle a été marquée par une visite, un entretien avec l’administration de cette Maison d’arrêt et le recueil des statistiques sur la détention provisoire.
D’après lui, l’édition de 2022 a été marquée par l’organisation d’une rencontre de sensibilisation sur la détention provisoire et une remise de kits symboliques de nourritures aux pensionnaires du Centre de détention, de rééducation et de réinsertion pour femmes de Bollé.
Pour Aguibou Bouaré, les activités de l’édition de cette année sont le monitoring des lieux de privation de liberté dans le District de Bamako notamment la Maison centrale d’arrêt de Bamako et certaines unités d’enquête.
L’institutionnalisation de cette journée vise à engager les Institutions nationales des Droits de l’Homme à davantage œuvrer en vue d’une réduction de l’usage excessif de la détention provisoire à travers surtout la promotion des réformes juridiques et des politiques pénales sur les alternatives à l’incarcération.
Le président de la CNDH a rappelé que les instruments de protection des droits de l’Homme consacrent le droit d’être jugé dans un délai raisonnable conformément aux dispositions des articles 9 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et 7 de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples. D’après lui, ces instruments prescrivent le caractère exceptionnel de la détention avant jugement, étant entendu que la liberté est le principe. Et les États sont encouragés à apporter un encadrement législatif à la détention provisoire.
« La CNDH, tout en saluant les efforts du gouvernement en la matière, déplore qu’à la date d’aujourd’hui, la Maison centrale d’arrêt de Bamako compte 3590 pensionnaires dont 2910 en détention provisoire, soit plus de 81% des pensionnaires en détention provisoire », a fait savoir Aguibou Bouaré.
Investie du mécanisme national de prévention de la torture, la CNDH entend donc œuvrer à la réduction des chiffres de la détention provisoire au Mali. Pour ce faire, souligne son président, elle s’attèlera à établir un dialogue constructif et permanent avec tous les acteurs concernés par la problématique dans le but de parvenir à un changement de paradigme sur la question.
La Nouvelle Voie du Mali