Dans ses rapports annuels 2019, 2020 et d’étude sur la déontologie des agents publics remis au chef de l’Etat hier jeudi, le président de l’Office Central de Lutte Contre l‘Enrichissement Illicite (OCLEI) Dr Moumouni Guindo a faits des révélations accablantes sur certains agents de l’Etat.
Dans son discours devant le président de la Transition, Dr Moumouni Guindo a indiqué qu’au titre de la contribution à la répression, l’OCLEI a déjà transmis à la justice 9 dossiers d’enrichissement illicite présumé dont la valeur des biens présumés illicites s’élève à 6, 995 milliards de FCFA.
Dans ces dossiers, explique le président de l’OCLEI, les enquêtes ont identifié 384 biens immobiliers, soit 34 maisons d’habitation, 72 bâtiments commerciaux ou professionnels, 139 parcelles ainsi que 78 concessions rurales totalisant 181 hectares. Le montant total des entrées sur les comptes bancaires des 9 personnes s’élève à 3, 671 milliards de FCFA de 2014 à 2020. Dans la même période, dit-il, leurs revenus légitimes s’élèvent à 444 millions de FCFA. D’après le président de l’OCLEI, les personnes concernées sont un Comptable, deux Inspecteurs des Finances, un Inspecteur du Trésor, un Contrôleur financier, deux Maires, un Ministre et un Préfet. Conformément au code de procédure pénale, explique-t-il, certains d’entre eux ont été poursuivis par le Procureur de la République et inculpés par des juges d’instruction. Des mesures de saisie provisoire ont été prises par la justice sur certains des biens identifiés par l’OCLEI. Au titre des déclarations de biens, Moumouni Guindo a fait savoir que l’OCLEI a dénombré au niveau de la Cour suprême 1351 déclarations déposées en 2019 et 2020. L’Office a traité la totalité de ces déclarations. Cependant, il a constaté qu’en 2019, le Premier ministre et plusieurs ministres sont restés en fonction plusieurs mois sans avoir procédé à leur déclaration de biens. Le retard a dépassé trois années pour certains d’entre eux. Pour exploiter les déclarations de biens, l’OCLEI a adopté une démarche méthodique, objective et systématique qui lui a permis d’identifier 48 personnes dont le patrimoine a subi des variations significatives. Des enquêtes sont en cours sur ces cas. L’office a aussi a analysé certaines charges de personnel de l’Institut National de Prévoyance Sociale (INPS) et a constaté qu’en dehors de toute légalité, deux responsables ont perçu 2,53 milliards de FCFA comme indemnités de départ à la retraite. L’OCLEI a recommandé aux autorités de procéder au recouvrement des sommes indûment perçues au titre des indemnités et pensions de retraite et de veiller sur le fonctionnement du Conseil d’administration de l’INPS.
La Nouvelle Voie du Mali