Lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite : Le président de la Transition reçoit les rapports annuels de l’OCLEI

48 heures après avoir reçu le rapport 2020 du Vérificateur général, le chef de l’Etat, le Colonel Assimi Goïta a reçu ce jeudi 14 octobre, les rapports annuels 2019, 2020 et le rapport d’étude relative à la déontologie des agents publics élaborés par l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI). C’était au Palais de Koulouba en présence du Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga.

Dans son intervention devant le chef de l‘Etat, le président de l’OCLEI  Dr Moumouni Guindo a fait une brève présentation des différents rapports. Il a salué l’accompagnement du président de la Transition qui a permis le renforcement des capacités du personnel de l’Office.

Prenant la parole, le Colonel Assimi Goïta a salué les efforts de l’équipe de l’OCLEI  ayant abouti à ces rapports. Avant de les féliciter et de les encourager à poursuivre leurs missions car selon lui, le Mali attend beaucoup d’eux.  « Vos rapports nous confortent dans notre vision d’un Mali nouveau où les citoyens ont accès à l’eau potable, à la santé, à l’éducation, aux routes de bonne qualité… », a indiqué le président Goïta.

Ces rapports ont été reçus par le chef de l’Etat alors qu’il a promis que la lutte contre la corruption et l’impunité qui a été déclenchée sera sans état d’âme et sans esprit de recul. Pour ce faire, il a assuré la justice de son soutien, de celui du gouvernement et de l’ensemble du peuple malien. Au cours de son adresse à la Nation dans le cadre des festivités du 61ème  anniversaire de l’indépendance du Mali, le Colonel Assimi Goïta avait annoncé qu’une vaste campagne d’audit des services publics est actuellement en cours par les soins des différentes structures de contrôle et de lutte contre la corruption et la délinquance financière. « À travers cette lutte, nous rassurons le peuple malien que ses attentes seront comblées car aucun privilège ne sera accordé aux personnes impliquées. Ces mesures sont tout aussi valables pour les départements de la Défense et de la Sécurité dont les Lois d’orientation et de programmation sont déjà en cours d’audit », a martelé le Colonel Assimi Goïta.

Pour réussir cette lutte, le gouvernement s’est doté d’instruments juridiques appropriés.En effet, des projets de loi ont été initiés par le gouvernement à travers le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux. Il s’agit du projet de loi modifiant la loi N°01-080 du 20 août 2001 modifiée, portant code de procédure pénale ; du projet de loi modifiant la loi N°02-54 du 16 décembre 2002 modifiée, portant statut de la magistrature et du projet de loi portant modification de la loi N°2011-37 du 15 juillet 2011 portant organisation judiciaire. Ces trois textes ont déjà été adoptés par le Conseil National de Transition (CNT). Ils ont été initiés pour  faire face aux insuffisances constatées dans les missions des pôles économiques institués au siège des Cours d’Appel de Bamako, Kayes et Mopti.  Ceux-ci n’ayant pas atteint les résultats escomptés pour diverses raisons, l’objectif est de les remplacer par un pôle unique, de renforcer sa compétence et de combler le vide juridique concernant la saisie de biens.

Sur le sujet, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux avait déclaré que  les textes dont notre pays dispose étaient insuffisants. Selon Mahamadou Kassogué, il fallait  faire en sorte que le Mali ait un seul pôle basé à Bamako avec une compétence sur toute l’étendue du territoire national. « Cela permettra de donner de la cohérence à la politique pénale, plus de visibilité aux actions qui vont être menées. Cela permettra aussi, à travers les textes adoptés, d’assurer la saisie des  avoirs », a expliqué le Garde des Sceaux, qui précise qu’avec ces textes, la justice a la possibilité de saisir les biens qui ont dérobés par les délinquants financiers. « Nous avons même la possibilité de saisir des biens qu’ils ont acquis avant la commission des infractions jusqu’à hauteur de celles qui leur est reprochées », avait déclaré le ministre Kassogué.

La Nouvelle Voie du Mali