
Le président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta était en visite à Koulikoro le mercredi 15 janvier dernier où il a présidé la cérémonie de sortie de la 46ème promotion de l’Ecole militaire interarmes (EMIA). Avant de procéder à l’inauguration du Stade Mamadou Diarrah rénové et à la pose de la première pierre d’autres infrastructures.
Après avoir présidé la cérémonie de sortie de cette promotion de la prestigieuse Emia, le Président de la Transition a en effet, inauguré le même jour, le stade Mamadou Diarrah rénové et désormais conforme aux normes de la Confédération africaine de Football (CAF) et de la Fifa.
En plus de l’inauguration de ce stade, le Chef de l’Etat a également procédé à la pause des premières pierres d’autres infrastructures. Il s’agit du vestibule des légitimités traditionnelles et coutumières à Koulikoroba. Le but de ce projet est de redonner aux gardiens des traditions maliennes, la place qui leur revient dans la refondation de l’État. La construction de cette infrastructure qui sera achevée en quelques mois, comprendra un bâtiment moderne doté d’une salle de réunion, des bureaux, des logements et des espaces fonctionnels tels qu’un parking et des espaces verts. Ce vestibule deviendra un espace dédié aux activités des légitimités traditionnelles en reconnaissance officielle de leur rôle crucial dans le tissu social.
Par ailleurs, le Général d’Armée Assimi Goïta a posé la première pierre du complexe multisports Mali-Arena. Cette infrastructure sportive sera composée de dix entrées principales, d’une entrée VIP avec une capacité de 10.000 places réparties sur deux étages avec tous les équipements répondant aux normes internationales.
Quid de l’Huicoma ?
La réalisation de ces infrastructures, bien que jugée salutaire, laisse certains Koulikorois sur leur faim. C’est le cas de cet enseignant originaire de Koulikoro et basé à Niamakoro à Bamako. Ayant requis l’anonymat, il dira qu’il aurait été plus heureux s’il avait entendu que le Président de la Transition est allé réaliser des infrastructures qui touchent directement à la vie des populations tels que des routes, une usine, un centre de formation professionnelle, etc. Selon lui, Koulikoro a besoin de telles infrastructures aujourd’hui qui vont changer la vie des populations et donner de l’emploi aux jeunes.
C’est le même refrain chez ce jeune mécanicien auto également originaire de Koulikoro. Selon lui, son père était un ancien travailleur de l’Huilerie cotonnière du Mali (Huicoma). Après le décès de celui-ci il y a quelques années, il aurait été très content d’apprendre que le Président de la Transition est venu relancer les activités de cette usine ou même d’une unité industrielle qui pourrait faire la même chose que l’Huicoma qui représentait tout pour les Koulikorois.
Cette jeune commerçante originaire de Koulikoro et logeant à Niamana est du même point de vue. Pour elle, les populations attendent avec impatience la relance de l’Huicoma comme annoncée. Elle pensait même que cela faisait partie du programme de la visite du Président de la Transition à Koulikoro.
Pour rappel, après la relance de la Compagnie malienne des textiles (Comatex) dont les activités ont repris à Ségou au grand bonheur des travailleurs et de la population, le gouvernement avait annoncé aussi qu’il travaille à la relance des activités de l’Huilerie cotonnière du Mali (Huicoma) à Koulikoro.
A cet effet, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, avait visité les locaux délabrés et vétustes de l’Huicoma le jeudi 5 octobre 2023. Selon ses services de communication, cette visite marquait le début d’un processus visant à relancer l’usine à l’arrêt depuis près de 18 ans. Cette usine était le poumon économique de la ville et de la région de Koulikoro. Et son redémarrage est attendu avec impatience par les travailleurs et les habitants de la ville. La visite du ministre Moussa Alassane Diallo avait permis de mettre en lumière les défis qu’il faut relever pour la relance de cette usine dont la fermeture a détruit des familles à Koulikoro. Car cela a entraîné une perte d’emplois directs ou indirects pour des milliers de personnes.
La réhabilitation de cette usine avait même été recommandée par certains participants aux Assises nationales de la refondation. A noter que l’Huicoma a été créée en 1986 par la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT), dans le but de transformer la graine de coton en huile alimentaire. Malheureusement, l’usine a été privatisée et cédée au Groupe Tomota qui n’a pas pu prendre en charge les problèmes qu’elle traversait. D’où sa fermeture et le licenciement des travailleurs dont certains ont passé plusieurs mois à la Bourse du Travail il y a quelques années, réclamant leurs droits.
A. Sanogo