Dr Choguel Kokalla Maïga après son audience avec le chef de l’Etat : « Le Mali est paradoxalement surmilitarisé mais très vulnérable face au terrorisme »

De l’avion qui l’a transporté de Paris à Bamako le mardi dernier, le Premier ministre Dr Choguel Kokalla Maïga s’est rendu directement au Palais de Koulouba où il est allé rendre compte de sa mission au président de la Transition le colonel Assimi Goïta.

A l’issue de l’audience, le chef du gouvernement a indiqué qu’il avait été chargé par le président de la Transition de transmettre les sentiments profonds et le message du peuple malien. « Je suis venu lui rendre compte et lui exprimer toute ma gratitude. C’est un  honneur d’être chargé d’une telle mission à cette période de l’histoire de notre pays », a expliqué Choguel Kokalla Maïga.  « Au nom du président de la Transition, du peuple malien, j’ai réitéré la gratitude du Mali aux Nations unies et à tous nos partenaires bilatéraux comme multilatéraux pour leur soutien et leur accompagnement constants à l’endroit de notre peuple », a-t-il souligné. « Pendant mon séjour, aussi bien à la tribune des Nations unies que lors des entretiens  que j’ai eu, nous avons rassuré nos partenaires traditionnels sur le respect de tous les engagements pris au nom du Mali en matière de lutte contre le terrorisme », a insisté le Premier ministre, qui dit avoir signifié à la communauté internationale, la volonté du peuple malien d’exercer sa liberté d’Etat souverain dans ses prérogatives en matière de défense et de securité. « Cette voix souveraine du Mali en quête d’autonomie et d’indépendance en matière de securité et de défense a été entendue aux quatre coins du monde », a déclaré Dr Choguel Kokalla Maïga. D’après lui, à la tribune de l’Assemblée générale, il a expliqué le quotidien des Maliens fait d’angoisse, d’exactions et de tragédies.  « Au lendemain de cette intervention, je souhaite que mes compatriotes, toutes obédiences politiques, religieuses, régionales, ethniques confondues soient davantage soudés et se tiennent debout comme un seul homme pour faire front au défi sécuritaire qui assaille notre pays », a exhorté le chef du gouvernement, précisant qu’il n’existe pas de sentiment anti-Minusma ou anti-Français au Mali.

« Le peuple malien reconnaissant n’a jamais été et ne sera jamais ingrat. Au sommet de l’Etat et au sein de la population, il existe un profond désir de paix et une soif de securité qui fond écho à l’exigence d’efficacité des instruments et mécanismes politiques et militaires mis en place qui font paradoxalement du Mali, un pays surmilitarisé mais très vulnérable face au  terrorisme », a déclaré le Premier ministre. Pour Choguel Kokalla Maïga, le terrorisme est devenu un facteur de désintégration de nos sociétés et de déstabilisation des fondements de l’Etat. Il dira que la construction du Mali Kura se fera dans l’union sacrée. « Pour ce Mali nouveau, j’ai répété au nom du président que la transition politique en cours se veut une  transition de rupture, d’exemplarité qui porte l’espoir de guérir le Mali des maux qui l’assaillent dont l’instabilité politique chronique, institutionnelle, l’affaissement de l‘Etat, conséquence directe de l’impunité et de la corruption », a expliqué le chef du gouvernement, tout en martelant que rien ne saurait les dévier de leur devoir et engagements envers la nation et le peuple malien. Dr Choguel Kokalla Maïga est revenu sur la mission que le chef de l’Etat lui a confiée en ce moment chargé d’histoire pour le Mali. Il s’agit de la paix, la securité, la réconciliation, la bonne gouvernance, les réformes politiques et institutionnelles et  les élections. En plus du compte rendu de sa mission à New-York, le Premier ministre dit avoir rendu compte au chef de l’Etat de tous les contacts qu’il a eu aussi bien à New York qu’à Paris avec certaines personnalités. « Je lui ai fait mon analyse de la situation politique, il m’a en retour instruit de son analyse de la situation géopolitique et militaire », a-t-il déclaré. Avant de préciser que ce qui est retenu, c’est que « nous devrons rester chevillés corps et âme aux intérêts supérieurs de notre pays dont rien ne doit nous dévier ».

Amadou Diallo