
Tôt le matin du mercredi, la situation était très confuse à Niamey au Niger. Et des informations faisaient état d’un renversement du président Mohamed Bazoum par des militaires. Certains medias annonçaient que le président et le ministre de la Défense sont retenus par les mutins qui avaient à leur tête le général Oumar Tchiani, patron de la garde présidentielle. D’autres disaient avoir constaté un déploiement de plus en plus renforcé des forces de défense et de securité autour de la télévision nationale. Au même moment, certaines sources à Niamey soutenaient qu’au niveau du palais présidentiel ainsi que dans ses environs, aucune activité particulière ou mouvement d’hommes armés n’était à signaler. Car la situation était normale, la circulation fluide et l’accès aux différents services régulier.
Au même moment, la présidence nigérienne faisait un communiqué sur ces évènements, expliquant que tôt le mercredi matin, des éléments de la Garde présidentielle ont engagé un mouvement d’humeur anti-républicain et tenté en vain d’obtenir le soutien des Forces armées nationales et de la Garde nationale. Selon la présidence, le président Mohamed Bazoum et sa famille se portent bien. L’Armée et la Garde nationale sont prêtes à attaquer les éléments de la Garde présidentielle impliqués dans ce mouvement d’humeur s’ils ne reviennent pas à de meilleurs sentiments, a précisé la présidence. Ce communiqué relayé sur les réseaux sociaux a, plus tard, été supprimé comme ce fut le cas lors des évènements qui ont conduit au coup d’Etat contre le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré.
Pendant ce temps, la Cedeao dans un communiqué condamnait de la manière la plus vigoureuse cette tentative de prise du pouvoir par la force et appelait les auteurs de cet acte à libérer immédiatement et sans conditions, « le président de la République démocratiquement élu ».
En fin de journée de mercredi, les choses avaient évolué. Les dernières nouvelles qui circulaient sur la situation au Niger étaient que le président Bazoum aurait finalement accepté de démissionner. Pendant ce temps à Niamey, à l’intérieur du pays et devant les ambassades du Niger, des manifestations spontanées des défenseurs de la démocratie et des militants du parti au pouvoir avaient éclaté pour dénoncer toute tentative de prise du pouvoir par les armes.
Le coup d’Etat a finalement a été confirmé dans la soirée par un groupe de militaires à travers une déclaration lue à la télévision nationale. Ces militaires sont réunis au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).
« Nous, Forces de défense et de sécurité, réunis au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, avons décidé de mettre fin au régime que vous connaissez »,a déclaré le colonel-major Amadou Abdramane accompagné par neuf autres militaires. « Toutes les institutions issues de la VIIème République sont suspendues, les secrétaires généraux des ministères se chargeront de l’expédition des affaires courantes, les Forces de défense et de sécurité gèrent la situation. Il est demandé à tous les partenaires extérieurs de ne pas s’ingérer », a ajouté le colonel-major Amadou Abdramane, qui a précisé que les frontières terrestres et aériennes sont fermées jusqu’à la stabilisation de la situation et un couvre-feu est instauré à compter de mercredi de 22 heures à 5 heures du matin sur toute l’étendue du territoire jusqu’à nouvel ordre. Avec ce coup d’Etat, la Cedeao se retrouve sur un autre front après le Mali, la Guinée et le Burkina Faso. Ainsi, après Alpha Condé en Guinée, Roch Marc Christian Kaboré au Burkina Faso, Mohamed Bazoum est donc le 3ème chef d’Etat de l’Afrique de l’Ouest à avoir été testé positif au variant Assimi Goïta.
La Nouvelle Voie du Mali