Lutte contre le terrorisme : Le renforcement de la coopération militaire entre le Mali et le Niger s’impose après Bazoum  

Le Mali et le Niger sont deux pays voisins confrontés au même défi terroriste. Mais les relations entre les deux Etats se sont détériorées sous le régime de Mohamed Bazoum. Le président déchu ce mercredi par un coup d’Etat et son ministre des Affaires étrangères Hassoumi Massaoudou sont à l’origine de cette situation à cause de leurs nombreuses critiques contre les autorités de la transition malienne.

Malgré la déclaration télévisée des militaires putschistes réunis au sein du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le chef de la diplomatie nigérienne sous Mohamed Bazoum continue à rejeter le coup d’Etat perpétré contre son patron.

« Nous demandons à ces officiers factieux de rentrer dans les rangs » a-t-il déclaré sur France 24. Pour Hassoumi Massaoudou, le pouvoir légal et légitime est celui exercé par le président élu du Niger Mohamed Bazoum actuellement séquestré par des militaires putschistes à la présidence à Niamey. Ce ministre et son président sont à l’origine des relations difficiles qu’entretiennent le Mali et le Niger.

En effet, l’ancien chef de la diplomatie nigérienne est l’un des premiers pourfendeurs de la transition au Mali. « Nous ne convenons pas que des chefs militaires prennent le pouvoir politique après avoir échoué sur le terrain de la guerre », avait-il déclaré à propos des autorités maliennes. Avant de s’attaquer au recours présumé à des sociétés de sécurité privées russes et le déploiement du discours anti-français qu’il a qualifié de  « patriotisme frelaté ».

Hassoumi Massaoudou avait également qualifié de diversion, les Assises nationales de la Refondation.  La réaction de Bamako ne s’était pas fait attendre.Dans un communiqué, le ministère malien des Affaires étrangères avait rejeté « les propos inacceptables, inamicaux et condescendants de la part d’un responsable dont le pays a toujours entretenu d’excellentes relations avec le Mali ». Cet incident diplomatique n’était pas le premier du genre entre Niamey et Bamako. 

Auparavant, le président Mohamed Bazoum, alors candidat à la présidentielle, avait déclaré que le Mali est le ventre mou de la sécurité dans le Sahel. Selon lui, la situation actuelle au Mali a un impact direct sur la sécurité intérieure du Niger. C’est pourquoi son agenda diplomatique sera centré sur le Mali. Contrairement à cette déclaration, le président Bazoum, une fois élu, a plutôt rendu les relations compliquées entre son pays le Mali en accusant « les putschistes maliens » de vouloir masquer à travers les coups d’Etat, leurs déboires sur le front où ils devaient être.

L’ancien chef d’état-major des Forces armées nigériennes, le général Modi Salifou s’était rendu à Bamako en mars dernier. Reçu en audience par le chef de l’Etat, le colonel Assmi Goïta, il était venu lui rendre compte des échanges qu’il a eu avec son homologue malien dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Le but, selon lui, était de faire un d’horizon sur la coopération entre les deux pays dans ce sens et de voir comment rentabiliser davantage cette coopération sécuritaire étant donné que le Niger et le Mali partagent une frontière commune de plus de 800 km. A la suite de sa visite à Bamako, le général Modi Salifou avait été relevé de son poste.

Après le coup d’Etat contre le président Mohamed Bazoum qui est à l’origine de la détérioration des relations entre le Niger et le Mali, il est dans l’intérêt des populations maliennes et nigériennes que les deux Etats fassent  table rase de cette situation pour faire à leur ennemi commun : le terrorisme.

La Nouvelle Voie du Mali