
A l’appel du Collectif pour la défense des militaires (CDM), des manifestants se sont rassemblés hier dans l’après-midi devant l’ambassade de l’Algérie à Bamako. Cette manifestation visait à condamner l’ingérence du pays d’Abdelmadjid Tebboune dans les affaires intérieures au Mali.
Depuis un certain temps, les autorités maliennes accusent l’Algérie d’ingérence dans les affaires intérieures du pays.
D’abord, le 20 décembre 2023, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Abdoulaye Diop avait convoqué l’ambassadeur d’Algérie au Mali pour élever une vive protestation du gouvernement suite à des « actes inamicaux » posés par les autorités algériennes sous le couvert du processus de paix au Mali. Il s’agit de rencontres récurrentes aux niveaux les plus élevés en Algérie et sans la moindre information ou implication des autorités maliennes d’une part avec des personnes connues pour leur hostilité au gouvernement malien et d’autre part, avec certains mouvements signataires du défunt Accord pour la paix ayant choisi le camp des terroristes.
Le chef de la diplomatie malienne avait indiqué que ces actes constituent une ingérence dans les affaires intérieures du Mali. En réaction, les autorités algériennes avaient convoqué l’ambassadeur du Mali à Alger. Avant de rappeler leur ambassadeur. Et dans le cadre de la réciprocité, les autorités maliennes avaient également décidé du rappel de l’ambassadeur du Mali pour consultation.
Après près de deux semaines de brouille diplomatique, l’ambassadeur du Mali en Algérie, et celui de l’Algérie à Bamako, avaient regagné chacun son poste.
Mais après cette crise diplomatique, les autorités maliennes ont plusieurs fois accusé l’Algérie de poursuivre son ingérence dans les affaires intérieures du Mali et même de soutien aux groupes terroristes.
Dans un communiqué en date du 1er janvier dernier, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a une fois de plus accusé l’Algérie de persister dans son ingérence dans les affaires intérieures du Mali. Face à cette situation, le Collectif pour la Défense des Militaires (CDM) a appelé à un meeting de dénonciation hier devant l’ambassade d’Algérie à Bamako.
Dans la déclaration lue lors de cette manifestation, le CDM dit avoir initié cette manifestation pour dire stop et halte aux « ingérences sauvages des ministres et ambassadeurs algériens qui se sont reconvertis en véritables soutiens et complices des terroristes et leurs sponsors ».
Le CDM a demandé aux autorités algériennes de recadrer les intéressés afin que plus jamais, de telles provocations ne se répètent. « Il est temps que les autorités algériennes mettent à contribution les historiens afin de rétablir la vraie histoire liant les eux pays », soutient le premier responsable du CDM qui explique que le Mali fut une base arrière pour les Algériens pendant la guerre de libération. Il déplore que l’Algérie devient malheureusement une terre d’asile et une base arrière pour les terroristes et leurs alliés. A l’issue du meeting, une copie de la déclaration a été remise à l’ambassadeur pour les autorités algériennes.
F. Sissoko