
Sur le rapport du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le conseil des ministres du mercredi 7 mai dernier a adopté un projet de décret portant suspension des activités des partis politiques. Selon le communiqué du conseil des ministres, dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations issues des concertations des forces vives de la Nation et des Maliens établis à l’extérieur, tenues à Bamako, les 28 et 29 avril, le gouvernement a adopté le 30 avril, un projet de loi portant abrogation de la Loi n°05-047 du 18 août 2005 portant Charte des partis politiques.
D’après le gouvernement, « depuis l’annonce de cette mesure, il est constaté la multiplication d’actions tendancieuses de la part de certains responsables politiques visant à saboter les actions du gouvernement et à porter atteinte à l’ordre public ».
Au regard de ces constats, le projet de décret adopté, suspend jusqu’à nouvel ordre, pour raison d’ordre public, les activités des partis politiques, des associations à caractère politique et de toutes autres organisations se réclamant d’un caractère politique sur toute l’étendue du territoire national.
« Son adoption permettra de juguler les manœuvres de déstabilisation par des poursuites judiciaires et des actions administratives de gestion de l’ordre public, conformément aux textes en vigueur », souligne le communiqué du gouvernement.
Les partis politiques pour la Constitution ont réagi à cette suspension qu’ils ont tout de suite rejetée. Avant de dénoncer la poursuite de la tendance systémique des autorités publiques de la Transition de restreinte l’espace civique et politique. Ils ont décidé d’entamer immédiatement une procédure judiciaire en urgence pour son annulation et dénoncé les actes d’intimidation et les violences dont ils sont victimes, orchestrées ou tolérées par des autorités publiques de la transition et leurs partisans, infiltrés dans les institutions de la République. Les partis politiques pour la Constitution ont par ailleurs dénoncé la banalisation des violations des lois de la République qui est non seulement dangereuse pour les libertés, mais affaiblit durablement la crédibilité des institutions. Ils regrettent que les autorités publiques de la Transition actuelles ne prennent pas la pleine mesure de la situation fragile dans laquelle se trouve le pays. Avant d’exiger d’elles, un sens élevé de l’intérêt général, de la retenue et de la responsabilité historique car le Mali a besoin d’apaisement, de dialogue et de rassemblement.
Les partis politiques pour la Constitution ont exhorté les autorités de la Transition à lever sans délai, cette mesure liberticide et démocraticide afin de permettre à toutes les composantes de la société malienne de participer pleinement à l’animation de la vie publique nationale en vue de jeter les bases d’une véritable refondation des institutions pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Les partis promettent de mettre en œuvre avec calme et intelligence, tous les moyens légaux à leur disposition pour défendre l’Etat de droit, le respect de la Constitution et de la Charte de la transition, la protection des droits économiques et sociaux des citoyens, la lutte contre la corruption, l’amélioration du pouvoir d’achat et la satisfaction des besoins de base des citoyens.
S. Traoré