Après la France : L’Algérie accusée de soutien aux groupes terroristes au Mali

Après la France, le gouvernement du Mali accuse l’Algérie d’apporter son soutien aux groupes armés terroristes qui sévissent dans plusieurs localités du pays.  

En août 2022, dans une lettre envoyée au Conseil de sécurité des Nations unies par le chef de la diplomatie malienne, le gouvernement du Mali a dénoncé les manœuvres de déstabilisation de la France et son soutien aux groupes terroristes.

Dans cette lettre, Abdoulaye Diop a expliqué que depuis plusieurs mois, il leur a été donné de constater des violations répétitives et fréquentes de l’espace aérien malien par les forces françaises en y faisant voler des vecteurs aériens tels que des drones, des hélicoptères militaires et des avions de chasse sans autorisation des autorités maliennes. Il a précisé que depuis le début de l’année 2022, les Forces armées maliennes (FAMa) munies de nouvelles capacités ont enregistré plus de 50 cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers opérés par les forces françaises sous différentes formes. Aux actes d’indiscipline caractérisés par des refus d’obtempérer aux instructions des services de contrôle aérien s’ajoutent des cas d’extinction des transpondeurs dans le but de se soustraire au contrôle. Mais également des cas de falsification de documents de vol ainsi que d’atterrissage d’hélicoptères dans les localités hors aérodromes sans autorisation préalable. Pour le ministre Abdoulaye Diop, de nombreux vols d’avions de renseignement et de drones évoluant à haute altitude ont été notés se livrant à des activités considérées comme de l’espionnage, de l’intimidation voire de la subversion.

L’un des cas les plus récents que le ministre Diop a signalé a été la présence illégale d’un drone des forces françaises le 20 avril 2022 au-dessus de la base de Gossi dont le contrôle a été transféré aux FAMa le 19 avril 2022. Le 21 avril 2022, une patrouille de Mirage 2000 a survolé à plusieurs reprises, sans coordination préalable, un convoi des FAMa en partance pour renforcer le dispositif de l’emprise de Gossi. Et le 15 juin 2022, l’avion de transport tactique Casa 295 de l’Armée de l’air du Mali a été harcelé par un aéronef de combat appartenant à la Force Barkhane alors qu’il effectuait des rotations entre des aérodromes situés sur le territoire malien. En outre, le 6 août 2022, la force Barkhane a confirmé dans un communiqué officiel avoir mené des opérations aériennes contre des présumés terroristes dans la zone de Talataye. De plus, dans le secteur de Lerneb, la nuit du 6 au 7 août 2022 vers 03H30 du matin, un hélicoptère a atterri aux environs de la forêt de Ougrich au Sud de Lerneb et Aratène dans le cercle de Goundam, région de Tombouctou. Ledit hélicoptère a embarqué deux éléments d’Ibrahim Ag Baba, lieutenant d’Abou Talha, chef de l’Emirat de Tombouctou pour une destination inconnue.  Et le 8 août 2022 à 37 km de Tessit, un hélicoptère Chinook a survolé des renforts FAMa de Gao en mouvement vers Tessit dans la direction opposée de progression. Le Chinook surpris dans ses activités a subitement repris l’altitude. Le même jour à 12h55, une patrouille des FAMa est sortie de Labbezanga pour rechercher en vain un colis largué par Barkhane à 3km Est dudit poste.

Le gouvernement dit disposer de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont servi à la France pour collecter des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel et pour leur larguer des armes et des munitions.

Après la France, c’est l’Algérie qui est aujourd’hui accusée de fournir son soutien aux groupes terroristes au Mali.

Dans son discours à la tribune de la 79ème session de l’Assemblée générale des Nations unies le samedi 28 septembre dernier, le Premier ministre alors ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du gouvernement Abdoulaye Maïga avait accusé l’Algérie voisine d’ingérence dans les affaires intérieures du Mali. Mais également d’offrir le gite et le couvert aux terroristes et renégats en débandade. Ses propos avaient mêmes été appuyés par le représentant du Maroc au Nations unies Omar Hilale. Ce dernier avait accusé ouvertement l’Algérie d’être la mère de tous les problèmes au Sahel et au Sahara. Selon lui, ce pays voisin accueille les terroristes, les extrémistes et les séparatistes de la région. D’après le diplomate marocain, les frontières de l’Algérie pullulent de terroristes, d’extrémistes et de séparatistes. Il a demandé aux Algériens, de cesser leur ingérence dans les affaires intérieures des pays de la région. « Respectez la volonté des pays de la région, vos voisins et respectez le choix politique de ces pays », avait insisté le représentant permanent du Maroc aux Nations unies.

A. Sanogo