Le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga tente de briser la glace entre les autorités de la transition et la classe politique. Malheureusement, lors des deux réunions qu’il a déjà convoquées à cet effet, les principaux ténors de la classe politique malienne n’ont pas répondu à son invitation.
En effet, après qu’ils aient boycotté la réunion convoquée le jeudi 7 mars dernier au Centre international de conférences de Bamako (CICB), le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga avait à nouveau invité les présidents des partis et groupements de partis politiques pour une réunion d’information le lundi dernier à la Primature. Comme pour la première invitation, les ténors de la classe politique ont brillé par leur absence.
Lors de la première rencontre qui s’est tenue au CICB, seulement quelques têtes bien connues étaient présentes, entre autres, Pr Salikou Sanogo de Espoir pour la Démocratie et la République (EDR) par ailleurs président par intérim du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD), Dr Abdoulaye Amadou Sy de la Coalition des Forces Patriotiques (Cofop), Boubacar Karamoko Traoré, vice-président du comité stratégique de la tendance du M5-RFP proche du Premier ministre, des cadres et militants de ce mouvement et quelques militants des associations politiques qui soutiennent la transition.
Aussi, pour la réunion du lundi dernier à la Primature, à part quelques responsables politiques bien connues comme Dr Abdoulaye Amadou Sy de la Cofop, la salle était remplie par les militants du M5-RFP qui sont restées fidèles au Premier ministre, les responsables de quelques associations et mouvements de soutien à la transition ainsi que ses collaborateurs.
L’objectif était d’informer les responsables des partis politiques et d’échanger avec eux sur les enjeux actuels de la transition, ses acquis et ses perspectives. Comme lors de la première réunion au CICB, le Premier ministre s’est étendu sur la question de la reconquête de Kidal, les origines de la crise multidimensionnelle que traverse le Mali depuis plus d’une décennie, son évolution ainsi que ses conséquences sur la situation sociopolitique du pays.
Dr Choguel Kokalla Maïga a rappelé les circonstances de la formation du gouvernement de la Transition, la constance et la solidarité des autorités dans leur mission de recouvrement de la souveraineté nationale, la confiance entre lui et le chef de l’Etat, etc. Il a aussi évoqué les raisons qui ont motivé le départ de la Minusma, le retrait des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) de la Cedeao et la fin de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger.
Mais en réalité, le but de cette rencontre initiée par le Premier ministre est de briser la glace qu’il y a entre les autorités de la transition et la classe politique à la suite de la prise de certaines décisions importantes qui engagent la vie de la nation et jugées non concertées par plusieurs formations politiques.
Seydou Traoré