La situation sécuritaire au Mali connaît un tournant décisif. La fin du mois d’août a été très mouvementée avec la recrudescence des attaques contre les positions des Forces armées maliennes (FAMa). Mais aussi des attaques terroristes contre des populations civiles.
La recrudescence des attaques contre les positions de l’Armée malienne s’expliquerait par la prise de Ber (Région de Tombouctou) en août dernier suite au retrait de la Minusma. En tout cas, on peut dire sans se tromper que la prise de Ber a été l’un des éléments déclencheurs de toute cette escalade de violence. Depuis, des groupes armés ont tenté à plusieurs reprises de revenir à Ber et ont été empêchés par les FAMa. C’est pourquoi, ils multiplient les attaques pour freiner l’Armée malienne dans son élan. Sans parler des attaques contre les populations civiles pour installer la psychose dans les esprits. « Malgré ces nombreuses attaques auxquelles sont confrontées les FAMa, nous continuerons à nous battre contre l’ennemi sur le terrain pour l’objectif de sécuriser non seulement les populations mais aussi leurs biens et assurer l‘intégrité du territoire national », déclarait le lundi dernier lors d’un point de presse, le patron de la Dirpa, le colonel-major Souleymane Dembélé.
Le gouvernement est déterminé à rétablir la souveraineté du pays sur l’ensemble du territoire. Pour cela, l’enjeu est de taille. Car la mainmise totale sur le territoire est devenue un défi à relever pour les autorités de la Transition. Face à ces enjeux, le Mali se trouve à un carrefour décisif et veut à tout prix prendre le contrôle de l’ensemble des régions du nord dont la localité de Kidal considérée comme le bastion des groupes armés séparatistes avec leurs alliés terroristes. Le jeudi 05 octobre, les FAMa, dans leur progression, ont fait face à un rideau défensif des terroristes avec des tranchées à 10 km environs au sud d’Anéfis, dans la localité de Kidal. L’Armée précise que ce rideau défensif a été brisé au cours des opérations aéroterrestres avec la destruction de plusieurs pick-up et un bilan humain très important, côté terroriste.
Avant ce jour, les FAMa ont énergiquement repoussé plusieurs attaques perpétrées les mardi et mercredi derniers contre certaines unités en mouvement dans les secteurs d’Almoustarat et de Nampala, respectivement dans les régions de Gao et Ségou. Selon l’Armée, des opérations aéroterrestres ont permis de désorganiser le dispositif des groupes armés terroristes tout en leur infligeant des pertes tant en vies humaines que logistiques.
Le vendredi 06 octobre, au centre du Mali, dans le cadre de la mission de surveillance du territoire, les vecteurs aériens des FAMa ont intercepté puis détruit un pick-up des terroristes à Nyiminyama dans la région de Mopti. Dans la même zone à Boni, les patrouilles terrestres ont également mis en déroute une unité terroriste à moto. Plusieurs terroristes ont été neutralisés, des motos détruites, des armes et des moyens de communication ont été également saisis.
Le même vendredi aux environs de 15heures, le convoi des FAMa a été ralenti dans sa progression sur Anéfis, suite à un accrochage avec les terroristes. L’ennemi s’est replié face à la puissance de feu des soldats maliens. Le convoi a pu reprendre sa progression.
C’est lendemain samedi 07 octobre que les FAMa ont pris le contrôle total de la localité d’Anéfis. «Nous appelons les populations au calme», appelait la hiérarchie militaire, avant de signaler que tout est mis en œuvre pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens.
Le chef d’état-major général des Armées rassure les populations que les FAMa mèneront à bien ce noble devoir de reprise de toutes les emprises initialement aux mains des Forces onusiennes.
Il a réitéré la ferme volonté des FAMa à poursuivre le processus de transfert des emprises initialement occupées par la Minusma conformément à la résolution 2690 du Conseil de sécurité des Nations unies.
S. Sidibé