Dans un communiqué conjoint publié lundi, les gouvernements du Mali et du Burkina Faso ont exprimé leur solidarité au peuple du Niger. Ils dénoncent la persistance des organisations régionales (Cedeao, Uemoa…) à prendre des sanctions aggravant la souffrance des populations et mettant en péril l’esprit de panafricanisme. Ils refusent d’appliquer ces sanctions illégales, illégitimes et inhumaines contre le peuple et les autorités nigériens. Avant d’avertir que toute intervention militaire contre le Niger s’assimilerait à une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali. Ils préviennent que toute intervention militaire au Niger entrainerait un retrait du Burkina Faso et du Mali de la Cedeao ainsi que l’adoption de mesures de légitime défense en soutien aux Forces armées et au peuple du Niger. Les deux gouvernements mettent en garde contre les conséquences désastreuses d’une intervention militaire au Niger qui pourrait déstabiliser l’ensemble de la région comme l’a été l’intervention unilatérale de l’Otan en Lybie qui a été à l’origine de l’expansion du terrorisme au Sahel et en Afrique de l’ouest.
Les gouvernements du Mali et du Burkina Faso se disent profondément indignés et surpris par le déséquilibre observé entre d’une part, la célérité et l’attitude aventurière de certains responsables politiques d’Afrique de l’ouest désireux d’utiliser la force armée pour rétablir un ordre constitutionnel dans un pays souverain, et d’autre part, l’inaction, l’indifférence et la complicité passive de ces organisations et de ces responsables politiques à aider les Etats et les peuples victimes de terrorisme depuis une décennie et abandonnés à leur sort. Cette prise de position commune du Mali et du Burkina Faso intervient après la publication des conclusions des sommets extraordinaires de la Cedeao et de l’Uemoa tenus le 30 juillet dernier à Abuja sur la situation politique au Niger.
La Guinée aussi, s’est dans un communiqué, désolidarisée des sanctions infligées contre le Niger. Elle dit s’abstenir d’appliquer ces sanctions illégitimes et inhumaines contre le peuple frère et les autorités nigériennes et exhorte la Cedeao à revenir à de meilleurs sentiments.
La Cedeao a, en effet, donné un ultimatum d’une semaine aux militaires au pouvoir au Niger afin de libérer et restaurer le président Mohamed Bazoum dans ses fonctions.
Considérant qu’il est le seul et unique président légitime du Niger, la Cedeao a ordonné aux militaires de le libérer et de le restaurer dans ses fonctions dans un délai de sept jours. A défaut de quoi, elle a prévenu qu’elle pourrait recourir à tout type de mesures y compris l’usage de la force.
La Nouvelle Voie du Mali