À Bamako, les pompistes des stations Oryx, Shell, Ola Energy et Total observent, depuis ce mercredi 11 mai, une grève de 96 à 120 heures reconductible (soit 4 à 5 jours). Les grévistes revendiquent l’application de la convention collective des entreprises privées qui régit les sociétés pétrolières au Mali. Toute chose que les employeurs refusent d’appliquer surtout le protocole d’accord signé en fin 2021.
L’arrêt de travail était prévu le 4 mai, mais le report au 11 mai visait à trouver une entente entre les pompistes et leurs employeurs. Les négociations étaient dirigées par le Conseil du Patronat du Mali.
Pour constater de visu cet arrêt de travail, nous nous sommes rendus successivement à Lafiabougou, Hamdallaye ACI 2000 ainsi qu’au Quartier du fleuve.
Toutes les stations que notre équipe de reportage a visitées étaient vides. Toute chose qui prouve le respect du mot d’ordre de grève par les employés des stations concernées.
À Lafiabougou, précisément à « Magnan ka carré », premier lieu visité, les stations Total et Shell sont vides. Pas d’employés. Aucune personne n’était présente. À Hamdallaye, la station Total qui fait face à la Place Can était également vide. Même constat au niveau du Monument Kwamé Nkrumah à l’ACI 2000.
Au Quartier du fleuve, à la station Shell à l’entrée du Pont des Martyrs, les pompistes n‘étaient pas à leur poste. Et lors de notre passage vers 11 heures, quelques automobilistes venaient faire le tour dans l’espoir de se procurer de l’essence. Mais, hélas, les pompistes n’étaient pas sur place. Nous avons approché Aliou Badra Sangho, conducteur de taxi-moto venu se ravitailler en carburant dans ladite station. « Le carburant que j’ai pris hier ne me permet pas de passer toute la journée d’aujourd’hui. Voilà pourquoi j’étais venu prendre un peu d’essence », a fait savoir Aliou Badra Sangho. Surpris de l’arrêt de travail, il nous révèle qu’il n’en n’était pas informé. Sinon il se serait ravitaillé en carburant la veille.
Selon le secrétaire général du syndicat de Vivo Energy (Shell), Souleymane Samaké, les gérants des stations pétrolières ne respectent pas les droits des travailleurs. Et cela, ajoute-t-il, à travers une absence de protection sociale, de congé et l’octroi d’un maigre salaire. « J’invite les autorités compétentes à défendre les droits des travailleurs surtout les pompistes », demande le syndicaliste.
A noter que le comité syndical des pompistes affilié au SYNABEF menaçait depuis avril d’observer une grève illimitée. Et ce, conformément à son préavis de grève en accord avec les comités syndicaux des pompistes des quatre stations-services à savoir Ola Energy, Total, Shell et Oryx.
S. Sidibé