Dans un communiqué publié hier lundi par le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, le gouvernement a pris acte du communiqué final de la 3ème session extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao sur la situation en Guinée et au Mali.
Le gouvernement du Mali dit regretter les décisions prises lors de ce sommet qui s’est tenu le dimanche 7 novembre à Accra au Ghana. Selon le communiqué, ces décisions ne tiennent pas suffisamment compte des aspirations profondes du peuple malien et des efforts déployés par les autorités de la Transition pour relever les défis multiformes auxquels le pays est confronté et pour une stabilité durable. Toutefois, le gouvernement du Mali a réitéré sa volonté de poursuivre le dialogue avec la Cedeao en vue de permettre la tenue d’élections libres et crédibles dans les meilleurs délais et conditions d’organisation.
Rappelons que dans son communiqué final à l’issue de ce sommet, la Cedeao s’est dite préoccupée par la détérioration de la situation sécuritaire en raison des incertitudes politiques accrues dans notre pays. Elle a appelé les autorités de la transition à intensifier leurs efforts pour améliorer la situation sécuritaire, notamment en assurant une présence effective de l’État dans les zones touchées. Dans ce contexte, la Cedeao appelle les pays voisins à renforcer leur présence sécuritaire le long de leurs frontières avec le Mali et charge la Commission d’approfondir les discussions en cours avec celle de l’Union africaine en vue d’améliorer la situation sécuritaire au Sahel.
En outre, l’organisation sous-régionale appelle à un mandat plus robuste et offensif et à renforcer la capacité opérationnelle de la Minusma pour faire face aux défis du terrorisme au Mali. Pour ce faire, la Cedeao demandera au Conseil de sécurité des Nations Unies, d’apporter les modifications nécessaires au mandat de la Minusma.
Sur le plan politique, le président en exercice a informé de la notification officielle par les autorités de la transition maliennes de leur incapacité à respecter l’échéance de février 2022. La Cedeao a déploré vivement l’absence de progrès dans la préparation des élections y compris d’un calendrier détaillé des activités pour la conduite des élections aux dates convenues.
Elle a réitéré la nécessité de respecter le calendrier de la transition en ce qui concerne les élections prévues le 27 février 2022 et a appelé les autorités à agir en conséquence pour assurer un retour rapide à l’ordre constitutionnel. En conséquence, la Cedeao a exhorté la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires pour s’assurer que les autorités maliennes respectent leur engagement en faveur d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Conformément à la décision prise le 16 septembre 2021, l’organisation a décidé d’imposer des sanctions avec effet immédiat à l’encontre de l’ensemble des autorités de la transition et des autres institutions de la transition. Ces sanctions seront également imposées aux membres de leurs familles. Elles comprennent une interdiction de voyager et un gel de leurs avoirs financiers. Par ailleurs, la Cedeao a condamné l’expulsion de son représentant permanent au Mali dans ce contexte critique et a appelé les autorités maliennes à maintenir l’esprit de dialogue et de collaboration avec la Commission pour assurer une transition réussie. Enfin, elle a informé que la situation au Mali et en Guinée sera examinée lors du sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement le 12 décembre prochain.
La Nouvelle Voie du Mali