Sanctions de la Cedeao et de l’Uemoa: Le ministre Alousséni Sanou dénonce l’attitude des sociétés minières envers le Mali

Ce mardi, le Conseil National de Transition a adopté le projet de loi portant Code minier en République du Mali et celui relatif au contenu local dans le secteur minier. Ces deux textes ont été défendus avec brio par le nouveau ministre des Mines Pr Amadou Keïta qui avait en renfort, son collègue de l’Economie et des Finances Alousséni Sanou. Ce dernier a saisi cette occasion pour dénoncer la mauvaise attitude des sociétés minières vis-à-vis du Mali lorsqu’il croupissait sous le poids des sanctions de la Cedeoa et de l’Uemoa.

Pour le patron de l’Hôtel des Finances, ces deux textes sont extrêmement importants et doivent permettre au Mali de retrouver une certaine souveraineté sur les ressources minières. Selon Alousséni Sanou, en plus, ils vont permettre de faire briller l’or pour les Maliens. Il a rappelé que toutes les décisions que le gouvernement va prendre doivent aller  dans le sens de la satisfaction des populations. Et ces deux textes vont dans ce sens. Le ministre de l’Economie et des Finances a fait savoir que dès son adoption, le Code minier de 2019 avait montré quelques difficultés de mise en œuvre. Et c’est d’ailleurs pourquoi certains décrets d’application de ce Code  n’avaient pas encore été adoptés. Selon lui, c’est sur la base de cela que le gouvernement de la Transition a décidé de faire un audit du secteur pour essayer de comprendre ce qui s’y passe. Pour le ministre Sanou, le Code minier est une question de vision des autorités. Et on ne peut pas dire qu’il doit être adopté par l’ensemble de tous les intervenants extérieurs au pays. « Le Mali est un Etat souverain et les autorités du pays ont le droit de décider de regarder comment elles veulent que les ressources qui appartiennent à l’Etat soient exploitées », a insisté Alousséni Sanou, qui a critiqué l’attitude des sociétés minières lorsque le Mali était frappé par les sanctions économiques et financières de la Cedeao et de l’Uemao.  Il dit avoir rencontré une fois les responsables de ces sociétés minières. Selon lui,  l’un avait besoin d’une exonération que la convention autorisait. Ils étaient venus plusieurs fois et ils ont échangé.  « Je leur ai dit qu’ils ne sont pas des entreprises citoyennes parce qu’au Mali aujourd’hui, nous sommes en crise. Les bailleurs de fonds ne nous donnent plus d’appui budgétaire. Nous sommes en crise avec les pays voisins et nous sommes sous embargo.  J’ai dit, ces sociétés qui sont chez nous, qui travaillent et qui n’ont pas ces soucis, je n’ai vu aucune venir rencontrer le ministre des Finances pour dire, je sais que vous avez des difficultés de trésorerie, je peux vous payer dix mois d’impôts d’avance », a expliqué le ministre Sanou. « Je leur ai dit que je n’ai pas besoin qu’on me fasse un don. Mais vous  savez que vous payez régulièrement 10 milliards de Fcfa d’impôt chaque année. Vous pouvez dire, je vous donne 50 milliards de Fcfa à déduire de mes impôts sur cinq ans. Mais personne n’est venu nous regarder pour voir ce qui se passe », a déploré Alousséni Sanou, qui dira que pourtant,  c’est l’Etat du Mali qui assure la sécurité dans ces zones.  C’est pourquoi, il a indiqué qu’il faut que des entreprises se détachent pour montrer qu’elles sont citoyennes. Mais tel n’a pas été  le cas.

La Nouvelle Voie du Mali