Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Abdoulaye Diop a rencontré mardi, les représentants des missions diplomatiques et consulaires ainsi que des organisations internationales accréditées au Mali dans les locaux de son département. Il s’agissait pour lui, de s’entretenir avec le corps diplomatique sur l’actualité nationale et sous-régionale marquée par la caducité de l’Accord pour la paix et la réconciliation, issu du processus d’Alger, le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Cedeao, le retrait de la Minusma et la création de l’Alliance des États du Sahel(AES). L’objectif était aussi de recueillir leurs préoccupations et appréciations sur ces quatre points.
Cette rencontre s’est tenue dans le cadre du maintien des échanges directs et officiels entre le ministre Diop et le corps diplomatique et consulaire accrédité au Mali.
Se prononçant sur le caduc Accord pour la paix, issu du processus d’Alger, le chef de la diplomatie malienne est revenu sur les constats de son inapplicabilité absolue. Pour lui, cet Accord était devenu un fonds de commerce pour certains acteurs et un instrument de partition du Mali à travers des manœuvres de déstabilisation et d’ingérence dans les affaires internes du pays. C’est pourquoi, Abdoulaye Diop a expliqué la nouvelle approche endogène du processus de dialogue inter-Maliens initiée par le chef de l’Etat en vue de restaurer la paix, de consolider l’unité nationale et le vivre-ensemble. Il a informé le corps diplomatique que ce processus purement malien, inclusif et participatif est déjà en sa phase de mise en œuvre, avec l’installation de son comité de pilotage le lundi 5 février dernier.
Sur la question du retrait du Mali de la Cedeao, Abdoulaye Diop a déploré qu’au lieu d’une Cedeao de l’intégration sous-régionale voulue par ses pères fondateurs, cette organisation sous ordre est devenue aujourd’hui une menace sérieuse pour les trois États de l’AES et leurs populations déjà confrontés à des défis existentiels. Pour lui, aucune organisation n’est au-dessus des intérêts vitaux de ces États souverains. Le chef de la diplomatie malienne s’est également prononcé sur le retrait de la Minusma. Abdoulaye Diop s’est félicité du retrait à la date indiquée de la Mission onusienne du Mali en préservant l’intégrité territoriale du pays.
Il a expliqué aux diplomates, la nouvelle dynamique sous-régionale de sécurité collective et de développement intégré, mise en place par les chefs d’Etat du Mali, du Burkina Faso et du Niger en réponse à leurs défis communs. Il a précisé que l’Alliance des États du Sahel (AES) est une initiative purement africaine, basée sur la solidarité, la fraternité et la mutualisation des forces et des moyens de défense. Pour lui, cette Alliance est en marche vers la confédération des trois pays.
Après les explications du chef de la diplomatie malienne, il y a des échanges directs entre lui et ses invités du jour autour des quatre thématiques à savoir le processus de paix au Mali dans un contexte de caducité de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, le retrait du Mali de la Cedeao, le processus de retrait de la Minusma ainsi que le bienfondé de la création de l’Alliance des États du Sahel.
Seydou Traoré