Le président de la Transition, président du Conseil supérieur de la magistrature, le Colonel Assimi Goïta a présidé hier jeudi à la Cour suprême, l’audience solennelle de la rentrée des cours et tribunaux 2023-2024. Le thème choisi cette année est « justice et citoyenneté dans le Mali nouveau ».
Dans son discours, le président de la Transition a indiqué que ce thème reflète l’une des préoccupations majeures des pouvoirs publics. Selon le Colonel Assimi Goïta, ce thème s’inscrit en droite ligne des préoccupations de l’heure de notre pays qui veut sortir des crises multidimensionnelles qui affectent son développement.
« Le constat est que tout effort de développement qui ne tient pas compte du capital humain est voué à l’échec. Une bonne justice permet à la population de prendre conscience de ses devoirs civils, au regard du rôle pédagogique des décisions de justice », a souligné le chef de l’Etat, qui dit constater une incompréhension entre la justice et les citoyens. Pour lui, ces derniers ont, à tort ou à raison, une certaine appréhension de la justice et du système judiciaire. Comme tout système, le président Goïta dira que la justice doit être continuellement améliorée pour corriger les tares, mais aussi pour veiller à ce que les citoyens soient de bons citoyens, conscients de leurs devoirs et obligations. D’après le chef de l’Etat, les Assises nationales de la Refondation (ANR) ont fait de nombreuses recommandations allant dans le sens de l’amélioration de la justice.
« Toutes ces recommandations ont connu un début d’exécution et certaines ont été exécutées comme l’adoption et la promulgation de la nouvelle Constitution du 22 juillet 2023, qui ouvre la saisine de la Cour constitutionnelle aux citoyens, qui prend en compte la défense des droits et libertés consacrés par la Constitution, les attributions nouvelles conférées à la Cour suprême dans le cadre de la lutte contre la délinquance économique et financière, qui consacre la création du pôle de lutte contre la cybercriminalité », a souligné le président de la Transition. Selon lui, les projets de loi pénale et de loi de procédure pénale prennent en compte la mise en place du juge chargé de l’exécution des peines, les mesures palliatives à l’emprisonnement comme la semi-liberté, les travaux d’intérêt général.
Par ailleurs, le chef de l’Etat a indiqué que depuis un certain temps, le gouvernement a déployé des efforts pour rendre opérationnelles les juridictions nouvellement créées et améliorer les conditions de travail et de vie du personnel judiciaire grâce à l’augmentation du budget alloué à la justice.
« Les efforts et les réformes vont se poursuivre pour une justice capable de lutter efficacement contre les maux qui minent notre développement », a promis le Colonel Assimi Goïta. Selon lui, le Mali fait face au terrorisme qui constitue l’une des plus graves menaces à la paix et à la sécurité internationales.
« La lutte implacable que nous menons contre ce fléau commence à produire des résultats que nous entendons maintenir jusqu’à l’éradication définitive du mal », a-t-il insisté.
Le Colonel Assimi Goïta a rappelé à tous les membres du personnel judiciaire leur sacerdoce et invité les citoyens à respecter les lois de la République et en œuvrant pour une justice indépendante.
Il a engagé la justice à trouver des réponses juridiques nationales adéquates qui mettent fin à l’impunité dont pensent bénéficier certains criminels. Avant de réitérer à la justice, son soutien ainsi que celui du gouvernement dans la croisade contre le terrorisme, la délinquance financière, la cybercriminalité et la criminalité transnationale.
« La lutte contre les pratiques néfastes en matière de marchés publics, comme les surfacturations, les conflits d’intérêts, les concussions de fonctionnaires et la corruption, sera désormais renforcée avec le projet de code pénal et de code de procédure pénal en cours d’examen. La traque des délinquants financiers va continuer aussi bien au niveau du Pôle judiciaire spécialisé qu’au niveau du cabinet d’instruction de la Cour suprême », a déclaré le chef de l’Etat, qui dit garder l’espoir que la justice malienne, en dépit des difficultés qu’elle rencontre, saura relever les défis liés à l’assainissement des finances publiques et au redressement du secteur économique.
F. Sissoko