Invités dans la pure tradition de dialogue sur la situation du Mali en général et l’option prise par les autorités de la Transition, les ambassadeurs ont été totalement édifiés par l’exposé d’un style magistral du Premier ministre.
Choguel Kokalla Maïga a d’abord décrit avec précision, l’histoire récente du Mali depuis les dernière élections présidentielles tenues en 2018.
L’exercice consistait, pour le Premier ministre, à expliquer la spécificité de la Transition malienne afin que tous comprennent le caractère incontournable des missions assignées.
On ne saurait, de bonne foi, dès lors ramener la crise malienne à une simple question électorale. Au nom d’un retour à l’ordre constitutionnel comme si cela était aujourd’hui possible et suffisant, le Mali est victime de sanctions à la fois illégales, illégitimes, injustes et inhumaines. Au moment même où on s’attend à un élan de solidarité de la part des amis du Mali.
Ce qui nous oppose aujourd’hui à la Cedeao est la différence de grille de lecture de cette situation du Mali, dira Choguel Kokalla Maïga.
Une lecture qui, selon lui, ne tient pas compte des aspirations profondes du peuple malien au changement. Non et non, dira Choguel Kokalla Maïga, la Transition malienne n’est pas classique, elle est le couronnement d’un soulèvement nourri par une soif ardente de justice, de paix, de réformes profondes, autant de questions qu’il faut traiter ici et maintenant. Ces questions, a martelé Choguel Kokalla Maïga, s’inscrivent dans un ordre de priorité élevé. Le paradoxe dans cette situation est le fait de violer toutes les dispositions communautaires, pour imposer des sanctions inhumaines au peuple malien. Le Mali, dira le chef du gouvernement, ne se laissera pas vassaliser. Cela est fini. Aucune provocation, aucune intimidation, ne nous fera dévier de cette voie qui consiste à répondre aux aspirations du peuple malien meurtri par tant de trahisons. Le paradoxe c’est le fait de constater que le déploiement massif sur le terrain est inversement proportionnel aux massacres… Notre conception du partenariat est l’écoute mutuelle, le respect mutuel et non les injonctions, les ingérences, a-t-il déclaré.
CCRP/Primature