Lors du conseil des ministres du mercredi 17 janvier, le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le Colonel Abdoulaye Maïga a informé de la dissolution de l’association « Solidarité pour le Sahel », en abrégé SOLISA.
Selon le ministre Maïga, l’association « Solidarité pour le Sahel » est une association, signataire d’accord-cadre avec l’Etat. Elle intervient dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, de l’eau, de l’énergie, de l’éducation et de la santé dans les régions de Kayes, Koulikoro, Mopti et Tombouctou.
D’après Abdoulaye Maïga, depuis un certain temps, il a été constaté que cette association exerce ses activités dans le domaine humanitaire dans la région de Kidal où elle dispose d’une antenne. Ce qui constitue un manquement aux dispositions de la Loi relative aux associations, de l’accord-cadre et aux dispositions statutaires de l’association.
Selon le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, il ressort des investigations que l’association « Solidarité pour le Sahel » est un outil de financement des activités des groupes armés signataires du CSP-PSD, agissant en violation des textes et contre les intérêts de l’Etat et des populations de la région de Kidal. Aussi, les groupes armés, pour mettre en œuvre leur volonté de contrôler tous les financements destinés à la région de Kidal, ont parfois tué des prestataires humanitaires, détruit et enlevé tous les moyens des autres intervenants humanitaires afin de les obliger à mettre leurs moyens et fonds à la disposition de l’association « Solidarité pour le Sahel ».
« Ces agissements, de nature à contribuer au financement du terrorisme et au blanchiment de capitaux, constituent une menace pour la paix et portent atteinte à l’intégrité du territoire national », a dit le Colonel Abdoulaye Maïga. Au regard de ce qui précède et compte tenu du danger que l’association « Solidarité pour le Sahel » représente, il soutient que sa dissolution et le démantèlement de ses dangereux réseaux complices s’avèrent nécessaires en vue de préserver la paix et l’unité nationale.
Cette dissolution intervient quelques semaines après celle de l’association dénommée «Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance au Mali ». Il était reproché à cette association que depuis sa création, les sources de financement des projets qu’elle exécute ne sont pas connues de l’administration, en violation des dispositions législatives et réglementaires en vigueur. Il était aussi reproché à l’Observatoire de n’avoir jamais informé le gouverneur du District de Bamako des changements et modifications intervenus en son sein et de n’avoir jamais déposé ses rapports d’activités conformément à l’instruction relative au dispositif commun de coordination, de suivi et de contrôle des activités des Associations, Organisations non gouvernementales et Fondations sur le territoire du Mali.
En outre, le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a soutenu que le président de cette association s’adonne à des déclarations de nature à troubler l’ordre public, y compris ses pronostics sur le taux de participation au référendum de juin 2023, en violation des prérogatives de l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige).
Seydou Traoré