La Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) a exprimé, ce mardi 02 août à travers un communiqué, sa très vive préoccupation face à la persistance de l’esclavage par ascendance et au regain de violences consécutives, caractérisées parfois par des crimes crapuleux, notamment la découverte du corps sans vie mutilé de Mme Diogou Sidibé dans un champ, le samedi 30 juillet à Lany Mody.
Selon le document, la victime avait disparu la veille. Et l’établissement des faits indique la piste des exactions graves en lien avec la pratique de l’esclavage par ascendance dans la région de Kayes, en particulier dans le village de Lany Mody (commune de Sony, cercle de Kayes).
La Commission s’incline devant la mémoire de cette énième victime de ces pratiques attentatoires à la dignité humaine et prie pour le repos de son âme ainsi que celle de toutes les victimes de la crise multidimensionnelle que notre pays traverse.
La CNDH se fondant notamment sur la Constitution du 25 février 1992, la Charte de la Transition du 1er octobre 2020, la Déclaration universelle des droits de l’Homme du 10 décembre 1948, la Convention relative à l’esclavage du 25 septembre 1926, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques du 16 décembre 1966 condamne avec vigueur ce crime crapuleux. Et rappelle que « tous les Maliens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs. Toute discrimination fondée sur l’origine sociale, la couleur, la langue, la race, le sexe, la religion et l’opinion politique est prohibée comme le précise l’article 2 de la Constitution du 25 février 1992 ».
La Commission souligne que l’atteinte au droit à la vie en lien avec la pratique de l’esclavage peut être constitutive de crime contre l’humanité au sens des engagements internationaux auxquels notre pays est partie. Avant de dénoncer les violences perpétrées sur des personnes en raison de leurs soi-disant ascendance ou statut d’esclave.
La CNDH recommande aux autorités judiciaires de poursuivre et traduire en justice les auteurs, co-auteurs et complices de cette atteinte au droit à la vie. Avant d’inviter le gouvernement à tout entreprendre pour mettre fin à la pratique ignoble, humiliante et dégradante de l’esclavage par ascendance au Mali.
La CNDH appelle les populations concernées à cesser tout acte de violence, à œuvrer à la paix, à la cohésion et à l’inclusion sociale. Car pour l’Organisation, la protection des droits de l’Homme est une responsabilité partagée.
S. Sidibé