Niger : Sergueï Lavrov prévient qu’une intervention militaire serait désastreuse pour le pays et la région 

Le chef  de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s’est prononcé sur la situation politique au Niger  avec la menace d’une intervention militaire de la Cedeao pour rétablir le président Bazoum  dans ses fonctions.  Pour lui, en cas d’intervention militaire au Niger, personne n’en tirerait le moindre profit. Et cela conduirait à un désastre pour nombre de pays et des milliers d’habitants.

M. Lavrov a fait cette déclaration en marge du sommet des BRICS à Johannesburg. Il a souligné qu’une opposition au recours à la force s’est  créée dans la Cedeao, allusion faite certainement au Mali et Burkina Faso qui,  en plus de rejeter cette décision, ont mis en garde qu’une intervention militaire contre le Niger s’apparenterait à une déclaration de guerre contre ces deux pays. Ces deux Etats ont aussi averti que cela entrainerait leur retrait de la Cedeao.

Pour le chef de la diplomatie russe, une intervention militaire de la Cedeao au Niger constituerait un scénario désastreux pour le pays et la région.

« Je ne pense pas qu’une invasion profiterait à qui que ce soit », a déclaré Sergueï Lavrov. Il a, par ailleurs,  insisté sur le fait que tous les membres de la Cedeao ne soutiennent pas cette idée d’un recours à la force.

« Une force d’opposition à l’intervention se forme dans une partie de la Cedeao. Les Africains ne souhaitent pas vraiment ce genre de scénario qui serait destructeur et désastreux pour un grand nombre de pays, ainsi que pour des milliers et des milliers de gens », a estimé le ministre russe des Affaires étrangères.

Pour la Cedeao, une telle intervention constitue le dernier moyen qu’elle prévoit d’utiliser. Le 18 août, le porte-parole de l’organisation, Abdel Fattah Musa, a déclaré que les chefs militaires des États membres de la communauté ont confirmé leur volonté d’intervenir au Niger dès que l’ordre sera donné.

De son côté, le chef de la diplomatie algérienne a entamé le 23 août une tournée ouest-africaine pour des concertations sur la crise au Niger.

F. Sissoko