Sommet des Brics en Afrique du Sud : Vers la fin du diktat occidental

L’Afrique du Sud a accueilli du 22 au 24 août, le XVème sommet des BRICS. Ce groupe réunit le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. 22 pays ont déjà déposé une demande officielle d’adhésion à  cette organisation.

Les BRICS connaîtront en 2024, une ruée folle vers leurs rangs, annonce Siphiwe Dhlmo, prince sud-africain. Il explique que le groupe représente un nouveau partenariat basé sur l’égalité et le respect mutuel et que l’évolution des BRICS signifie pour l’Afrique la fin du diktat occidental.

La décision des BRICS d’intégrer six nouveaux membres dont deux africains est révolutionnaire, souligne le prince sud-africain Siphiwe Dhlmo, en marge du sommet du groupe à Johannesburg.

« C’est un moment décisif. C’est l’histoire qui en train de se faire. Nous parlons désormais de plus de 42% de la population mondiale faisant partie des BRICS. Cela n’avait jamais été réalisé auparavant » a-t-il expliqué. Avec la Russie qui assurera la présidence tournante en 2024, Siphiwe Dhlmo pense qu’il y aura de grandes annonces et des percées sur certaines des candidatures des pays qui ont postulé pour faire partie des BRICS.

« Je pense qu’il y aura une ruée folle de pays essayant de faire partie des BRICS maintenant, car c’est l’avenir. C’est l’avenir de l’humanité, des économies futures, de l’éducation… », dira-t-il. Avant d’indiquer que les BRICS représentent un nouveau partenariat, basé sur l’égalité et le respect mutuel.

D’après lui, « est révolue l’époque où l’Occident dictait ses conditions au monde entier et fixait le rythme et l’agenda, la direction que nous devrions prendre en tant qu’Afrique et parmi les pays qui ne font pas partie du G7 ou du G20 ».

Fondateur du groupe Hala, spécialisé dans les véhicules électriques, Siphiwe Dhlmo prévoit  aussi de grands bouleversements concernant le rôle du dollar dans le commerce mondial.

« Les choses vont maintenant commencer à prendre une direction différente. On parle de dédollarisation. Le dollar dominera évidemment pendant un certain temps, mais je pense qu’à un moment donné, il y aura un niveau où tout le monde sera égal, pourra commercer et où aucune monnaie ne sera dominante par rapport au reste des monnaies du monde »,  assure Siphiwe Dhlmo.

Les dirigeants des cinq pays des BRICS ont adopté la déclaration finale du sommet de Johannesburg dans laquelle ils ont réaffirmé leur attachement au respect mutuel et leur engagement à renforcer leur partenariat stratégique dans l’intérêt de leurs peuples.

Ils ont mis au point les principes, standards et critères d’élargissement de l’organisation et sont parvenus à un consensus sur sa première étape qui devrait être suivie d’autres. En janvier 2024, six nouveaux membres (l’Argentine, l’Égypte, l’Iran, les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et l’Éthiopie) se joindront au groupe.

Les BRICS ont constaté la nécessité d’utiliser des systèmes de paiement alternatifs. Les ministères des Finances et les Banques centrales des pays membres ont été chargés d’étudier l’utilisation des monnaies nationales et d’une série d’instruments de paiement en vue de renforcer la stabilité du système financier mondial.

Les BRICS ont aussi réaffirmé leur soutien à la prévention d’une course aux armements dans l’espace. Avant d’appeler au désarmement et à la non-prolifération des armes biologiques et chimiques.  Par ailleurs, les BRICS ont exprimé leur préoccupation concernant la situation au Niger. Ils se sont prononcés pour le règlement négocié des conflits et se sont opposés aux sanctions unilatérales ayant des conséquences négatives pour les pays en développement.

Le sommet de Johannesburg  a été le premier en présentiel après plusieurs années de réunions en visioconférence en raison de la pandémie de Covid-19.

F. Sissoko