Les anciens présidents des groupes parlementaires de l’Assemblée nationale nigérienne dissoute après le coup d’Etat du 26 juillet ont écrit au président Bola Ahmed Tinubu, président du Nigeria et président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat de la Cedeao. Selon les anciens parlementaires nigériens, la réunion du 30 juillet de la Cedeao a adopté une série de sanctions qui vont bien au-delà des mesures graduelles prévues à l’article 45 du Protocole de l’organisation sur la démocratie et la bonne gouvernance, additionnel au Protocole relatif au mécanisme de prévention et de gestion, de règlement de conflits, de maintien de la paix et de la sécurité. Pour les anciens parlementaires, ces sanctions dépassent même celles prévues par les dispositions plus souples contenues dans le chapitre VI de la Charte des Nations Unies.
Dans leur lettre adressée au président nigérian, ils déplorent que les effets néfastes des sanctions retenues par la Cedeao impacteront lourdement et durablement la population nigérienne qui endure déjà les affres d’une pauvreté endémique et de l’insécurité. Selon eux, ces sanctions entraineront en outre des déplacements massifs de réfugiés vers les pays voisins et même au-delà. En plus de ces sanctions, l’organisation a agité la menace d’intervention militaire. Ce qui, selon les anciens présidents des groupes parlementaires de l’Assemblée nationale nigérienne, relève du seul cadre du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.
Pour les anciens parlementaires, dans les cas du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso, la démarche de la Cedeao a été plus souple. C’est pourquoi, fortement attachés aux principes et valeurs de démocratie et conscients des liens ancestraux de confraternité que l’histoire et la géographie ont tissés entre les populations du Niger et du Nigeria, ils en appellent à la sagesse de du président nigérian pour la levée des sanctions imposées au Niger. Mais aussi pour que les chefs d’Etat de la Cedeao renoncent au recours à la force comme moyen de régler ce différend. Et qu’ils s’en tiennent à la voie diplomatique.
Seydou Traoré