
Le président de la Section des Comptes de la Cour suprême, dans le cadre de l’audit du financement des partis politiques sur la période de juillet 2000 à mai 2025 a invité les présidents des ex-partis politiques à prendre les dispositions appropriées en vue de déposer en son sein avant le 30 juin 2025, les copies des états financiers, les pièces justificatives des dépenses, les journaux de banque et de caisse, les relevés et états de rapprochement bancaire ainsi que les documents relatifs à la situation par année des ressources.
L’ancien ministre Me Mountaga Tall s’est prononcé sur la question. Selon lui, à l’annonce de l’audit du financement des partis politiques, il a eu un soulagement indescriptible. Enfin, dit-il, il allait pouvoir prouver aux Maliens que les comptes du CNID-Faso Yiriwa Ton étaient sincères, clairs et nets et que lui-même était blanc comme du lait de chamelle.
« C’était donc un sentiment de libération qui m’avait inondé. Enfin, m’étais-je dis, je vais laver l’honneur du CNID-Faso Yiriwa Ton en prouvant que contrairement à une fausse rumeur inoculée dans l’esprit de nos compatriotes, l’Etat ne finançait pas notre parti, ni aucun autre parti d’ailleurs. Mais que c’est sur la base de textes légaux, que la Transition, pendant quatre longues années n’a pas abrogés, que le parti, légalement a perçu une subvention, dont l’utilisation de chaque centime, année après année, a été justifiée auprès de la Cour des Comptes et validée par elle », a indiqué Me Mountaga Tall.
D’après lui, sa joie a été de courte durée avec la dissolution des partis politiques avant l’audit annoncé.
« La lettre que la Cour des Comptes a envoyée aux partis, qui a circulé sur les réseaux sociaux, a fini de me convaincre qu’il ne s’agit de faire un audit pour connaitre la vérité sur les comptes des partis politiques mais simplement d’une opération en vue de les salir et de les discréditer », a dénoncé l’ancien ministre. Me Tall dira que c’est aux « présidents des anciens partis politiques » que la Section des Comptes de la Cour suprême s’est adressée à travers une correspondance nominative qui n’a pu être déposée aux sièges des partis politiques qui sont tous fermés. Selon lui, il n’existe pas aujourd’hui de « président » de parti au Mali, fût-il ancien ou autre. Il a rappelé à cet effet que l’article 2 du décret n°2025-0339/PT-RM du 13 mai 2025 portant dissolution des partis politiques et des organisations à caractère politique en République du Mali fait clairement « interdiction de toute activité comme fondateur, président, directeur ou administrateur des organisations dissoutes ».
D’après Me Mountaga Tall, les documents réclamés par la Section des Comptes de la Cour suprême, même illégalement, ne peuvent être archivés qu’aux sièges des partis et recollés qu’en réunion des dirigeants du parti. Or, le même texte interdit l’accès aux sièges des partis et les réunions des ex-dirigeants des ex-partis.
Il a précisé que le même article 2, 2ème tiret stipule « l’interdiction à toute personne de favoriser la réunion des membres d’un parti politique dissout, notamment en consentant l’usage d’un local dont elle dispose ou la mise à disposition de tout autre moyen à but politique ».
« La Section des Comptes de la Cour suprême, pour obtenir satisfaction, doit demander la levée de ces interdictions et le rétablissement des partis politiques. A défaut, elle doit s’assumer devant le Premier ministre en lui indiquant clairement que la mission assignée est impossible à exécuter dans le respect de la loi », a expliqué Me Mountaga Tall.
Pour faciliter la tâche de la Cour des Comptes, il a rappelé que tous les états financiers ont été déposés à son siège, ont été dûment validés et qu’aucun centime n’a été versé au CNID-Faso Yiriwa Ton sans la validation de ses comptes antérieurs. Il espère que les contraintes indiquées seront levées pour leur permettre de laver leur honneur.
A. Sanogo