Deux avions de chasse des Forces armées maliennes (FAMa) auraient survolé ce mercredi 05 avril à basse altitude, les localités de Ber, Amassine, Anafis et Kidal. L’information a fait le tour des réseaux sociaux et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a réagi, dénonçant un acte de « provocation ».
Dans son communiqué, la CMA soutient que les avions de chasse des FAMa ont survolé à des « altitudes délibérément provocatrices ses positions à Ber, Amassine, Anafis et Kidal en pleine période des tensions liées au blocage du processus de paix ».
Selon le document, la CMA prend cette «malheureuse aventure comme une violation patente du cessez-le-feu du 23 mai 2014 et une provocation grave opérée sous les yeux de la communauté internationale garante des arrangements sécuritaires et de l’Accord pour la paix ».
Au lendemain de ce communiqué, la CMA et les mouvements signataires de l’Accord pour la paix ont célébré ce jeudi ce qu’ils appellent le « 11ème anniversaire de l’indépendance de l’Azawad ». La CMA donne ainsi raison au colonel-major Ismaël Wagué, ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la paix et la Réconciliation nationale qui, il y a quelques semaines, alertait le chef de file de la Médiation internationale sur les violations répétées de l’Accord par les groupés signataires. Dans sa lettre, le ministre Wagué a rappelé que le Mali est attaché au processus de paix engagé depuis la signature de ce document. Et à cet égard, de nombreux efforts ont été déployés pour sa mise en œuvre qui demeure le cadre de référence pour une paix et une stabilité durables au Mali.
Malgré cet engagement du gouvernement, le ministre Wagué a déploré le comportement de certains mouvements, précisément ceux de la CMA, qui violent l’Accord. Les cas les plus récents qu’il a révélés sont l’installation d’états-majors par certains groupes armés dans le Gourma en 2020-2021, la réouverture des postes de securité dans les zones de Kidal, Gao, Ménaka et Tombouctou, la délivrance illégale d’autorisations de déplacement sur les sites d’orpaillage, l’installation et la mise en place de dispositifs de sécurisation sur les sites d’orpaillage illégaux de N’Tahaka (Sud de Gao) et au Nord de Kidal. Mais aussi, le refus de recevoir des médecins en charge de la lutte contre la Covid-19, les actions entravant le fonctionnement optimal des bataillons des Forces armées reconstituées (BATFAR), la conduite de patrouilles TARTIT par des entités non reconnues (CSP-PSD) sans concertation ni accord du gouvernement à Kidal, à Ménaka, à Gao, Tombouctou et Taoudéni. Il s’agit également de l’occupation et l’organisation de rencontres à Anefis, l’opérationnalisation d’un tribunal islamique à Kidal qui a déjà délibéré sur le cas de deux éléments du BATFAR de Kidal, la collusion de plus en plus manifeste avec les groupes armés en violation des résolutions du Conseil de securité de l’Onu.
S. Sidibé