Conseil de securité de l’ONU:  Les vérités du Mali

Le mercredi dernier s’est tenue à New-York,  la réunion du Conseil  de securité pour l’examen du dernier rapport du secrétaire général des Nations unies sur la situation au Mali. L’occasion a été saisie par le représentant permanent du Mali, Issa Konfourou pour faire des mises au point.

Dans discours, l’ambassadeur Issa Konfourou s’est réjoui qu’au plan politique, le secrétaire général de l’ONU reconnait les immenses progrès enregistrés dans ce domaine. A ce propos, il dira que le gouvernement s’attèle, dans le cadre d’un processus transparent et inclusif, à la mise en œuvre des réformes politiques, institutionnelles et électorales nécessaires à la refondation du Mali.  Selon lui, le président de la Transition a validé le 16 mars, puis présenté aux forces vives de la nation, le projet finalisé de la nouvelle Constitution. Et le referendum prévu à cet effet a été différé en vue d’introduire la carte nationale d’identité biométrique sécurisée pour prévenir les risques de fraude, créer les conditions pour la participation de tous les citoyens aux consultations électorales. Mais aussi réduire le temps nécessaire à l’opérationnalisation des démembrements de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE).

Concernant l’Accord pour la paix et la réconciliation, le diplomate a évoqué quelques difficultés liées à la décision unilatérale de la CMA et de la Plateforme de suspendre leur participation aux mécanismes de suivi. Toutefois, il a réitéré l’engagement du gouvernement à poursuivre sa mise en œuvre efficiente et intelligente avec les mouvements de l’Inclusivité en attendant que les autres frères les rejoignent dans le processus de paix.

Au plan sécuritaire, le représentant permanent du Mali soutient que les Forces armées et de sécurité maliennes poursuivent leurs offensives contre les organisations terroristes et des résultats très encourageants ont été obtenus. Selon lui, plusieurs dizaines de terroristes ont été neutralisées, leurs sanctuaires détruits et de grandes quantités de matériels de guerre saisies ou détruites.  Issa Konkourou a précisé que ces opérations sont menées dans le strict respect des droits de l’Homme et du droit international humanitaire et conformément à nos valeurs humanistes ancestrales.

L’ambassadeur Konfourou  a assuré que le gouvernement continuera d’œuvrer inlassablement pour la protection et la promotion des droits de l’Homme ainsi que le respect du droit international humanitaire sur le territoire national. Toutefois, il a martelé que le Mali se dressera avec la même énergie contre toute utilisation de la question à des fins politiques ou de déstabilisation.

Le diplomate maliena saisi cette occasion pour répondre aux ambassadeurs de France et de l’Equateur qui ont dénoncé la situation des droits de l’Homme au Mali. Pour Issa Konfourou, l’ambassadeur de France a eu une mémoire sélective car il n’a parlé spécifiquement que du cas de Moura. Alors que dans le rapport de la commission d’enquête internationale sur le Mali, plusieurs paragraphes sont consacrés aux violations des droits de l’Homme sur les populations maliennes par les forces françaises, qu’il n’évoque pas. Aussi, l’ambassadeur Konfourou dira qu’il aurait aimé, si l’ambassadeur de France n’a pas la mémoire sélective, qu’il dise à ce Conseil qu’en janvier 2021, les forces françaises ont transformé une célébration de mariage en deuil au Mali à Bounty. Egalement, il aurait aimé qu’il dise au Conseil de securité les efforts qu’ils ont fait pour donner suite aux deux  rapports qui ont été publiés à cet effet. Répondant au représentant de l’Equateur, Issa Konfourou  a déclaré que le Mali n’a pas de leçons à recevoir d’un pays qui est également interpellé par rapport aux violations des droits de l’Homme. Il a cité les restrictions de la liberté d’expression, de se réunir, les persécutions contre les journalistes, les procureurs et les juges qui sont monnaie courante en Equateur. « N’ayons pas la mémoire sélective concernant les droits de l’Homme qui sont valables pour nous tous », a martelé Issa Konfourou, qui a précisé que le Mali souhaite travailler avec tout le monde pour  l’amélioration de la situation des droits de l’Homme, mais est opposé à la politisation et à la stigmatisation concernant cette question spécifique.

La Nouvelle Voie du Mali