La Journée mondiale de la santé mentale, célébrée le 10 octobre de chaque année est l’occasion de susciter un regain d’intérêt à l’égard des maladies mentales dont la charge ne cesse de s’accroître en Afrique, principalement chez les enfants et les adolescents.
Le thème retenu pour cette année est : « faire de la santé mentale pour tous une priorité mondiale». Cette journée est consacrée à l’éducation et à la sensibilisation du public sur la santé mentale et contre la stigmatisation. Elle a été commémorée pour la première fois en 1992.
En effet, les difficultés socioéconomiques associées à la pandémie de maladie à coronavirus ont occasionné une hausse d’environ 25 % des troubles liés à la dépression et à l’anxiété à l’échelle mondiale.
La directrice régionale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti a rappelé qu’avant la pandémie, on estimait déjà à plus de 116 millions, le nombre de personnes qui vivent avec des troubles mentaux dans la région africaine. « Les taux de suicide restent particulièrement préoccupants, tout comme l’augmentation exponentielle du taux de consommation et d’abus d’alcool chez les adolescents âgés d’à peine 13 ans », a-t-elle alerté.
Le faible niveau du financement consacré à la santé mentale demeure un défi majeur qui sape les efforts consentis pour accroître les effectifs des agents de santé mentale en Afrique. À ce jour, a fait remarquer la directrice régionale de l‘OMS, on compte moins de deux agents de santé mentale pour 100.000 habitants. Et l’essentiel de cet effectif est constitué de personnel infirmier spécialisé en psychiatrie et d’aides-soignants en santé mentale.
Néanmoins, Dr Matshidiso Moeti s’est félicitée que 82 % des États membres de notre région accueillent une formation sur la prise en charge des troubles mentaux au niveau des soins de santé primaires et que 74 % d’entre eux, des spécialistes, participent à la formation et à la supervision des professionnels des soins de santé primaires. Elle a reconnu que les gouvernements africains ont aussi accompli des progrès en ce qui concerne les dépenses en soins de santé mentale.
Cependant, la directrice régionale de l’OMS a estimé que ce chiffre reste bien en deçà du montant recommandé par habitant. Car, selon elle, les soins de santé mentale ne sont pas inclus dans les régimes nationaux d’assurance-maladie. Et pour un accès équitable aux soins de santé mentale et neurologique et à la prise en charge des cas d’abus de substances psychoactives, Dr Matshidiso Moeti a exhorté les États membres à ériger au rang de priorité, l’application du Cadre pour renforcer la mise en œuvre du Plan d’action global pour la santé mentale dans la région africaine de l’OMS.
S. Sidibé