Après le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont, dans un communiqué conjoint, annoncé leur retrait de l’ensemble des instances et organes du G5-Sahel y compris la Force conjointe.
La création de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) par le Mali, le Burkina et le Niger semble avoir signé l’arrêt de mort du G5-Sahel. Après le retrait du Mali en mai 2022, le Burkina et le Niger viennent d’emboiter le pas au pays d’Assimi Goïta.
En effet, le 15 mai 2022, le Mali, l’un des membres fondateurs a décidé de se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe. Selon les autorités maliennes, cela se justifie par le non-respect des décisions prises lors du sommet de février 2021 et la violation des textes de l’Organisation. Mais aussi, l’opposition de certains Etats membres à la présidence du Mali suite à des manœuvres d’un État extra-régional visant désespérément à isoler le Mali l’empêchant ainsi d’assumer la présidence tournante du G5-Sahel.
Après le Mali, c’est au tour du Burkina Faso et du Niger d’annoncer le 1er décembre dernier, leur retrait de l’ensemble des instances et organes du G5-Sahel y compris la force conjointe « après un examen approfondi de cette organisation et de son fonctionnement ».
Selon le communiqué conjoint des deux Etats, créé le 19 décembre 2014 par le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, le G5-Sahel entendait mutualiser les capacités et les moyens pour faire du Sahel un espace de sécurité et de développement. Cependant, force est de constater qu’après près de 9 ans d’existence, l’organisation peine à atteindre ses objectifs. « Pire, les ambitions légitimes de nos Etats à faire du Sahel une zone de sécurité et de développement sont contrariées par des lourdeurs institutionnelles, des pesanteurs d’un autre âge qui achèvent de nous convaincre que la voie de l’indépendance et de la dignité sur laquelle nous sommes aujourd’hui engagés, est contraire à la participation au G5-Sahel dans sa forme actuelle », a souligné le communiqué. « Dans l’entendement commun de nos Etats, le G5-Sahel ne saurait servir les intérêts étrangers au détriment de ceux des peuples du Sahel encore moins accepter le diktat de quelque puissance au nom d’un partenariat dévoyé et infantilisant qui nie le droit à la souveraineté de nos peuples et de nos Etats », a insisté le communiqué, qui ajoute que c’est en toute lucidité que le Burkina Faso et la République du Niger ont pris la responsabilité historique de se retirer de cette organisation. Les deux pays ont indiqué qu’ils maintiendront leur dynamique de coopération notamment au sein de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) pour faire de l’espace sahélien, « un espace de souveraineté assumée pour la reconquête de nos territoires et la restauration de la paix et de la sécurité, gage d’un développement partagé pour les peuples su Sahel ».
Fily Sissoko