Depuis quelques temps, les populations maliennes souffrent le martyre à cause des coupures intempestives d’électricité. La société Energie Du Mali (EDM-Sa) semble dépassée par cette situation qui va de mal en pis. Malgré les promesses faites pour inverser la tendance, les Maliens devront encore prendre leur mal en patience car, tout porte à croire que la fin des délestages n’est pas pour demain.
Ces derniers temps, en plein hivernage, les coupures d’électricité sont récurrentes dans la capitale. Cette situation a poussé de nombreuses familles ayant un peu de moyens à se doter de groupes électrogènes ou à se tourner vers l’énergie solaire. La raison : EDM-Sa ne parvient pas à satisfaire ses clients qui sont obligés de supporter les coupures tous les jours.
Malgré les nombreuses annonces faites par les responsables de la société ces dernières années, les Maliens peinent à voir le bout du tunnel. D’abord, il avait été annoncé la réception de plusieurs groupes électrogènes à forte capacité pour amoindrir les souffrances des populations. L’installation de ces appareils a pris du retard « à cause de l’embargo contre le Mali », selon des responsables d’EDM-SA. Ensuite, un second lot de groupes électrogènes a été réceptionné. Et les populations attendent toujours. En vain. Car pendant ce temps et en plein hivernage, les Bamakois font face à des coupures inédites d’électricité. Certains quartiers sont même privés d’électricité pendant des heures, de jour comme de nuit.
Privés d’électricité
Habitant à Faladiè, A. Cissé, boutiquier de son état explique qu’à cause des nombreuses coupures, certains des produits dans son réfrigérateur se sont décomposés faute d’électricité. Et ce tailleur aussi d’ajouter qu’il n’arrive plus à travailler normalement à cause des nombreuses coupures qui prennent souvent des heures. Face à cette situation, des voix s’élèvent pour demander l’ouverture du secteur à la concurrence. Pour certains consommateurs, le salut du Mali ne passera que par la libéralisation du secteur de l’électricité en laissant la possibilité à une autre société d’intervenir dans ce domaine. Cet enseignant est convaincu que c’est la seule solution à ce problème récurrent de délestages. Un mécanicien très remonté contre EDM-SA dira que les clients subissent de l’injustice. « Avec les compteurs prépayés, nous payons l’électricité à l’avance et nous ne sommes pas servis. C’est comme quelqu’un qui recharge son téléphone en unités et ne peut pas faire d’appel car il n’y a pas réseau », a-t-il caricaturé. « Il faut une seconde société comme ce fut le cas pour la téléphonie mobile avec l’arrivée d’Ikatel devenu plus tard Orange ou à défaut privatiser la société », conseille un retraité. D’après notre retraité, le Malikoura prôné par les autorités et auquel il adhère pleinement doit aussi prendre en charge la question de l’électricité.
A. Diarra