Dans un communiqué conjoint en date du 4 février dernier, le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotique (M5-RFP Malikura et le parti Yèlèma (le changement) se sont prononcés sur l’annonce de la fin de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger et sur le retrait du Mali de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Dans leur communiqué conjoint, les deux entités politiques ont indiqué qu’en l’espace de 4 jours, le 25 et le 28 janvier, les autorités de la Transition ont annoncé́ aux Maliens deux grandes décisions, sans aucune forme de concertation ni de consultation préalable d’aucune force vive de la nation. Il s’agit de la fin de l’Accord dit d’Alger avec effet immédiat et l’ouverture du dialogue direct inter-Maliens, ainsi que le retrait du Mali de la Cedeao.
Sur l’annonce officielle de la fin de l’Accord et l’ouverture du dialogue direct inter-Maliens, le M5-RFP Malikura et le parti Yèlèma prennent acte de la décision des autorités d’y mettre fin. Les deux entités politiques regrettent cette décision, surtout au moment « où nous semblons être en position de force sur le terrain ». Pour le M5-RFP Malikura et le parti Yèlèma, cette position aurait dû faciliter la mise en œuvre de la volonté́ légitime du peuple malien, maintes fois exprimée à travers tous les fora organisés depuis 2019, exigeant la révision dudit Accord avec toutes les parties prenantes pour un règlement politique du conflit. Les deux entités politiques rappellent qu’elles ont toujours invité les autorités de la Transition à l’ouverture d’un dialogue direct inter-Maliens, à l’effet d’obtenir la révision de l’Accord pour la paix, mais aussi d’arriver à une paix plus globale incluant tous les acteurs clés, y compris les groupes armés terroristes maliens.
Sur le retrait du Mali de la Cedeao, le M5-RFP Malikura et le parti Yèlèma disent avoir été́ surpris comme beaucoup d’autres forces vives, par la décision des autorités de la Transition, relative au retrait du Mali de cette organisation avec effet immédiat. Pour eux, c’est une décision qui vient compliquer davantage la crise multidimensionnelle du pays dont la première victime est le citoyen malien, déjà̀ suffisamment éprouvé.
« Le M5-RFP Malikura et le parti Yèlèma, rappelant la dimension africaine de la révolution citoyenne malienne, croient que notre pays, notre sous-région et l’Afrique doivent définir leur propre horizon à la faveur des mutations mondiales en cours. Ce qui devrait justifier une initiative forte de refondation de la Cedeao et non pas notre divorce d’avec elle », ont indiqué le M5-RFPMalikura et le parti Yèlèma, qui regrettent une telle décision et interpellent les autorités sur les fâcheuses conséquences économiques, politiques et sociales d’un tel retrait, pour nos compatriotes installés hors du pays, notre secteur privé et notre diplomatie.
Le M5-RFP Malikura et le parti Yèlèma invitent les autorités de la Transition à reconsidérer leur décision de retrait de la Cedeao, notre organisation commune. Ils les exhortent plutôt à porter leurs efforts sur l’identification des insuffisances de la Cedeao afin d’y proposer les réponses idoines. Ils exhortent enfin les autorités de la Transition à une approche inclusive dans les prises de décisions à fort impact sur les populations, conformément aux valeurs et principes prônés dans la Charte de la Transition.
Seydou Traoré